Face aux assauts à répétition, le Gouvernement a opposé alternativement la stratégie de ‘’containment ‘’ et la rigueur, le tout, au nom de l’intérêt général. Dans le premier cas, cela est compris comme doute et faiblesse de sa part ; alors que dans le second cas, on crie à la répression aveugle. Dans l’un comme dans l’autre cas, l’Opposition engluée dans une vue de l’esprit persiste et signe ; dans les deux cas, ces Opposants, deviennent les agents pathogènes des maux dont ils affublent le Gouvernement.
Le vendredi dernier, le peuple malien blasé, a eu droit à une énième tentative de manifestation. Elle a été un flop, d’abord, pour faute de combattants. En effet, en mettant en balance la menace que représentent le dispositif sécuritaire déployé et la motivation pécuniaire, de nombreux manifestants ont rapidement fait le choix d’un repli tactique.
Ensuite, la manifestation a été un flop, conséquence logique de la première observation, parce qu’il n’y en a pas eu simplement.
Le casus belli était donc tout trouvé pour les manifestants de se fendre d’un communiqué où ils tirent à vue sur le Président de la République, le Premier ministre, et le ministre de la Sécurité.
Avec tout le respect dû à une Opposition républicaine et démocratique qui ne reconnaît pas les institutions de la république, le verdict des urnes, un Président de la République, un Premier ministre ou un ministre de la Sécurité se soucie comme d’une guigne de sa marche. Parce que, cela ne relève que d’une question de maintien d’ordre et qu’il y a plus sérieux ailleurs. Parce qu’ici, comme ailleurs, il y a le principe de la subsidiarité.
Quand le Gouvernement consulte les citoyens maliens, dans le cadre de son projet de redécoupage territorial, en toute transparence, pour l’Opposition, cela s’appelle de la ‘’provocation’’. Mais quand elle, elle passe outre une interdiction de marche d’une autorité légitime, il n’y a aucune provocation. On parle plutôt de ‘’règles du maintien d’ordre’’ non respectées, de ‘’répression barbare planifiée par les plus hauts responsables du régime’’, d’un régime qui veut ‘’terroriser l’opposition, les forces vives et l’ensemble du peuple malien’’. Mais en prenant prétexte de tout, y compris des situations les plus ubuesques, pour jeter des jeunes dans la rue, il n’y a-t-il pas aussi une volonté de terroriser le régime, l’amener à jeter le pouvoir pour que d’autre ramassent dans la rue ce qu’ils n’ont pas pu avoir dans les urnes ? Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets.
En multipliant les affronts envers l’Exécutif et les prises de risque audacieuses pour obtenir des gains aléatoires, l’Opposition pointe certainement aux tares supposées ou réelles du Gouvernement. En effet, s’il y a un terrain sur lequel elle s’est illustrée à force de rabâcher le nombre de morts et de blessés, c’est bien celui de l’insécurité. À certains égards, il faut lui donner raison : la situation sécuritaire est très volatile. La convergence au Mali de toutes les armées du monde n’y a rien fait. Là où le bât blesse, c’est que pendant que les efforts sont décuplés pour maîtriser l’insécurité au Nord et au Centre, fonds de commerce de tous les prestidigitateurs, que l’Opposition cherche, par tous les moyens, à ouvrir un front dans la capitale. Ainsi, elle se range parmi les éléments déstabilisateurs du pays, sous le prétexte peu trompeur ‘’d’un rassemblement pacifique’’.
L’Opposition a également toujours eu dans sa ligne de mire le déficit, sinon, l’absence totale de gouvernance sous le régime IBK. Comme pour l’enfoncer davantage, elle décide de défier l’autorité, en bravant son interdiction de marche. Une manière certainement de ne pas la reconnaître comme telle, quand bien même sa démarche consistant à faire état de son intention de manifester penche pour le contraire.
C’est clair, la salve de critiques ravageuses contre le régime atteste à suffisance qu’il y a de la friture et que cela explique que l’Opposition cherche à savonner la planche au Gouvernement.
De là à remettre en cause les institutions de la République, l’autorité publique, l’Opposition et ses supplétifs de l’ADEMA Association ou de la Coalition des forces patriotiques (CoFoP) versent dans la conspiration. Et au-delà des institutions légales, il y a un complot dans le dos du peuple qui est grugé.
En somme, le jeu auquel se livre l’Opposition prise dans le tournis des superstitions ressemble beaucoup plus à de l’esbroufe, de la surenchère, de l’intimidation. Parce qu’à l’aune des retombées du bras de fer Gouvernement/Opposition, point de doute que la stratégie n’est pas payante pour Soumi et tous ces candidats aux scores risibles à la présidentielle qui lui sont désormais tenus et obligés ; elle l’est encore moins pour le Mali qui doit rattraper un retard de développement auquel nos opposants ne sont pas tout à fait étrangers.