Encore Cissé Technologie, dirait l’autre. Cet opérateur économique malien un peu spécial fait encore parler de lui. Cette fois-ci dans une scabreuse affaire de vol de serveur à l’hôpital du Point-G. Lequel serveur a été revendu à une clinique privée de la capitale sénégalaise.
C’est un vrai scandale qui va certainement défrayer la chronique dans les jours à venir. Après que la direction générale de l’Hôpital du Point-G ait refusé de réceptionner l’IRM fourni par la société Cissé technologie (CTEC) pour non-conformité à la commande initiale, le PDG Mohamed Cissé a trouvé le moyen d’enlever le cerveau de l’appareil avant de le revendre à une clinique privée dakaroise. C’est lors de la prise de service de l’ancien DG du CHU que la supercherie a été découverte, quand le patron des lieux a voulu faire le tour des bâtiments de l’hôpital, histoire de se familiariser avec son nouvel environnement. Le DG a été surpris de découvrir l’IRM dans un coin de bâtiment, où l’appareil ne devait normalement pas être. Quel ne fut donc son étonnement de voire des Maliens dépenser des centaines de millions de nos francs pour se soigner dans des cliniques privées au Maroc ou en Tunisie, alors même que leur pays dispose d’un tel appareil. A propos de l’opérationnalisation de l’appareil, le DG fut été informé qu’il y a des problèmes à le faire fonctionner. C’est ainsi que la société de fabrication de l’IRM, le géant mondial en la matière, Siemens, a été contacté. La surprise de la direction générale du Point-G fut grande d’apprendre que non seulement l’appareil est fonctionnel, mais aussi qu’il se trouve dans la capitale sénégalaise. Les responsables de l’hôpital n’en reviennent toujours pas. Comment cela est-il possible, se sont-ils demandés.
Alors, tous les regards sont désormais tournés vers Mohamed Cissé, PDG de CTEC.
Ce dernier, à ce jour, refuse de se prononcer sur l’affaire. Toutes nos tentatives pour avoir sa version des faits sont restées vaines.
Pour rappel, en fin décembre 2011, il a été conclu entre la direction de l’hôpital du Point G et le fournisseur et prestataire, Cissé Technologie, un marché relatif à la fourniture, l’installation et l’opérationnalisation d’un appareil IRM avec injecteur automatique, un reprographe laser et un onduleur de protection. S’y ajoute la formation du personnel du CHU du Point G. Le tout en deux lots.
La livraison du premier lot a concerné la fourniture, l’installation et la mise en marche de l’appareil IRM et accessoires ainsi que la formation du personnel pour un coût de 964 millions de nos francs, financés par le budget national 2011 et 2012 à hauteur de 100%.
Le hic est que l’appareil s’est révélé défectueux six ans après sa livraison, les engagements n’ayant pas été respectés.
Ainsi, le directeur général d’alors de l’hôpital a décidé de prendre ses responsabilités en refusant de réceptionner les appareils. Il avait même menacé d’intenter une action en justice contre Cissé Technologie.
Cette affaire scabreuse n’est pas la seule dans laquelle patauge le jeune Cissé. Il avait récemment engagé, pendant 6 mois, un bras de fer avec l’Etat pour que celui-ci lui attribue un marché. Débouté, il a décidé de porter l’affaire devant la Cour d’arbitrage de la Cedeao.