La gouvernance par état d'urgence ou l'incapacité criante d'un régime transitoire au Mali
La médiation de la Cedeao a réussi à écarter (du moins sur le papier) les putschistes du 22 mars à la tête de
L'état malien au moyen d'un accord-cadre du 6 avril 2012, qui les promettait amnistie pour garantir le retour à l'ordre constitutionnel normal au Mali.
Mais voilà plus d'une année après l'investiture du président intérimaire le professeur Dioncounda Traoré, le 12 avril 2012, le pays est géré sous état d'urgence alors que même le front nord s'est calmé à la faveur de l'intervention militaire française, tchadienne et autres africaines des opérations Serval et Panthère.
L'état d'urgence est un régime exceptionnel pris lorsque des menaces graves planent sur la sécurité et la stabilité d'un pays.
Il réduit les libertés fondamentales du citoyen, en termes de mouvement et de libre expression.
Dans le cas d'espèce du Mali, qu'est-ce qui justifie cette avalanche d'états d'urgence dans une période de pré campagne électorale?
Le sud du pays n'a jamais été investi par les islamistes du nord actuellement traqués par les soldats français et tchadiens, et le pays n'est pas à son premier coup de d'état.
Mais jamais un régime transitoire n'a usé de l'état d'urgence jusqu'à l'ériger en système de gouvernance.
De quoi a t-on peur à la cité administrative Mohammar Kadhafi?
Deux missions et quatre gouvernements (deux pour Cheick Modibo Diarra et deux pour Diango Sissoko), et deux échecs.
On tourne et on se retourne en rond en jouant à la politique du porte-monnaie pour calmer les ardeurs des putschistes de Kati qui s'installent confortablement dans les quatre gouvernements successifs et dans des comités machin.
On réédite des accords bidon avec les mêmes personnages de la liquéfaction du nord de notre pays pour au finish les cantonner sans les désarmer immédiatement avant qu'ils n'abusent de la technique des caches d'armes dans la perspective de nouvelles rébellions dont l'accord de Ouaga ne bannit jamais comme forme de revendication politique dans un pays qui cherche à être démocratique.
On tourne et on se retourne en allant voir la terre entière pour le dialogue politique et la négociation avec les bandits armés du nord, avant de signer un accord qui se veut préliminaire sans jamais consulter au paravant une seule institution de la république, pourtant on engage la république avec des personnes de moralité douteuse.
On tourne et on se retourne entre fichier électoral biométrique et cartes d'électeurs NINA sans jamais être sûr que le scrutin du 28 juillet 2013 se tiendra à la bonne date.
Plus de 3 milliards d'euros de promesses d'aides sont faites par la communauté internationale pour dit-on aider à la reconstruction du pays.
Mais on tourne et on se retourne, alors qu'un fort parfum de corruption plane sur la gouvernance du pays avec passations douteuses de marchés publics se chiffrant à des milliards de FCFA, qui ne respectent aucune règle édictée par le code des marchés publics.
On tourne et on se retourne, jusqu'à ce que les partenaires techniques et financiers du FMI en personne, sentent eux-mêmes, le mauvais parfum d'un régime transitoire visiblement incompétent au vu de ses résultats comparés aux objectifs initiaux qui sont clairs comme l'eau de roche.
Donc nous n'avons ni bonne gouvernance, ni libération complète du pays (car le dès juillet 2013 une force onusienne de maintien de la paix qui se nomme Minusma s'interposerait entre bandits armés du nord et l'armée malienne, et jusqu'à quand le folklore va durer?
ça c'est mystère de Dieu), ni assurance d'élection crédible et apaisée.
Le citoyen désabusé par cette incompétence majeure de la transition politique inutile et dangereuse, prend son mal en patience, car il ne peut ni manifester ni s'exprimer librement comme cela lui est garanti par la constitution du pays, car catastrophé par un état d'urgence érigé en système de gouvernance.
Nous sommes donc loin du retour à l'ordre constitutionnel normal promis depuis le 6 avril 2012, en grande pompe par un certain Djibril Bassolé, même la cour constitutionnelle est devenue incolore et inodore au cours de cette transition politique car elle ne se prononce plus sur la constitutionnalité d'aucune question et d'aucune décision prise par les autorités transitoires qui affecte la vie de la nation.
On tourne et on se retourne avant la prochaine prolongation de l'état d'urgence.
Misère des hommes et mystère de Dieu!