Contribuer à l’augmentation du niveau d’engagement des acteurs de la société civile, en faveur de la liberté de circulation et du respect des droits des hommes en Afrique de l’Ouest et de disposer d’un plan d’orientation stratégique triennal étaient, entre autres, les objectifs d’une réunion à Bamako, les 25 et 26 novembre 2018, des acteurs africains autour de la question des migrations.
La rencontre, tenue à Star Hôtel Résidence à Sotuba, était supervisée par le président de l’Association malienne des expulsés (AME), Ousmane DIARRA, en présence de la représentante du partenaire de Medico international, Sabine Ekart, ainsi que des représentants du réseau venus du Burkina Faso, du Niger, de la Côte d’Ivoire, du Benin, de la Mauritanie…
Le modérateur, M. Abdramane Cissé, qui a expliqué le bien -fondé de la réunion de Bamako, a surtout invité les participants à plus d’imagination autour de la problématique des crises en Afrique et la question de la migration.
Le président de l’AME, en souhaitant la bienvenue à ses hôtes, a expliqué que Bamako II est la suite logique d’une première rencontre qui a eu lieu en Mauritanie en 2009 et Bamako I en 2017. Il s’agit de faire une large coalition des sociétés civiles ouest-africaines autour d’une question brûlante de l’actualité internationale, la libre circulation des personnes et de leurs biens, le droit d’asile.
Mme Sabine Ekart de Médico internationale a expliqué que son intérêt pour les questions migratoires et la libre circulation des personnes remonte en 2005 avec les drames de Ceuta et Melilla. Pour Medico international, la migration est un droit et un choix. Aujourd’hui, constate-t-elle, ce droit est bafoué et le choix est devenu un choix forcé. Toute chose qui va à l’encontre des règles et principes des droits de l’homme.
Face au constat amer de la situation, le réseau ouest-africain pour les droits des migrants, demandeurs d’asile et les réfugiés (PRODMAC) a été conçu par des organisations de la société civile œuvrant dans la protection des personnes en migration, des demandeurs d’asile et des réfugiés. C’est une initiative endogène portée par les organisations de terrain.
La rencontre de Bamako avait pour objectif de s’accorder sur un plan stratégique triennal ainsi que son opérationnalisation. Il s’agit entre autres de contribuer à l’augmentation du niveau d’engagement des acteurs de la société civile, membres du réseau, en faveur de liberté de circulation et du respect des droits des hommes en mouvement en Afrique de l’Ouest ; promouvoir la coordination et la mise en cohérence des interventions axées sur les droits des personnes en mouvements (migrants, réfugiés, demandeurs d’asile, la liberté de circulation et de déplacement des populations…) ; de disposer d’un plan d’orientation stratégique triennal du réseau ; d’impulser une synergie et renforcer les capacités des acteurs de la société civile engagés dans la défense et du respect des droits migrants et personnes en mouvement sur tout le continent africain en général et en Afrique occidentale en particulier.
Pour ces organisations de la société civile, l’émigration est un phénomène fortement lié au développement humain, social économique et culturel. Pour la juguler, il est nécessaire de prendre en compte tous ces paramètres. Les nombreuses solutions, jusque-là imposées par les pays développés, échouent les unes après les autres, car elles sont incohérentes, inadaptées et surtout manquent de réalisme. Les organisations de la société civile estiment que la solution doit être globale et passe nécessairement par le développement intégral (environnement, suppression de dettes, accords économiques et financiers, santé, droits humains, ressources humaines, collectivités locales et territoriales).