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«Lynchage» d’un député par la police nationale : Le Mali n’a-t-il pas atteint le fond du caniveau ?
Publié le jeudi 29 novembre 2018  |  Le Reporter
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Retrouvez la vidéo qui revient sur comment des policiers maliens s’en sont donné à cœur joie dans une agression d’un manifestant devant la Bourse du travail, qui plus un est un député, et vous comprendrez que ce pays est vraiment dans l’impasse. Et, il faut que cela soit clair pour tous, les Maliens ne payent pas leurs impôts pour entretenir une police qui veut maintenir l’ordre public comme si nous étions à l’époque de la pierre taillée, même pas polie. Et, aucune affirmation de l’autorité de l’Etat ne doit encourager un tel excès.

Loin d’être un fait anodin, ce qui s’est passé ce jour-là devant la Bourse du travail doit interpeller les sociologues maliens à une étude rapide pour expliquer comment des policiers, payés par les deniers publics, grâce à l’effort des contribuables maliens, peuvent se transformer en une machine capable de donner la mort. En effet, le député Araba Doumbia a eu la vie sauve par le fait d’un pur hasard. Il aurait pu mourir. Vu le niveau de la violence déployée par les éléments de police nationale, l’on doit conclure à une volonté affichée de donner la mort. Et, nous sommes plus inquiets qu’à la place d’une condamnation collective, des énergumènes qui ont envahi l’espace public par effraction se masturbent les méninges à longueur de journée sur les réseaux sociaux pour donner des explications à cette débauche inutile d’énergie par des agents de la police nationale.

Le ministre de la Sécurité et de la Protection civile doit pouvoir donner des explications aux Maliens sur cette autre façon de maintenir l’ordre public. Il n’y a pas une autre façon de maintenir l’ordre public au Mali par la Police nationale que de laisser des agents de police se mettre en danger et mettre en danger la vie d’autrui ? Ou bien, le maintien d’ordre donne le droit à des policiers maliens d’ôter la vie à leurs concitoyens qui estiment en bon droit que la constitution du Mali leur garantit une liberté de manifester. Et, sur ce, je vous invite à lire cette publication qu’a fait Yaya Coulibaly sur sa page facebook sur la question. Intitulée «Le pays est fini», cette contribution de Yaya Coulibaly met un accent particulier sur le bon sens. Malheureusement, au Mali, le bon sens n’est pas la chose la mieux partagée. Lisez-le !

«Le pays est fini. Mes chers compatriotes rien n’explique un lynchage, même celui d’un voleur à fortiori une police nationale qui moleste un citoyen. Ce dernier qu’il ne soit pas élu, même pas député, qu’il soit un citoyen ordinaire. Une horde de policiers armés comme jamais qui se mettent à bastonner un homme inoffensif, sans arme et de surcroît dont le macaron d’élu est visible sur le boubou blanc. Et c’est à ça que ressemble notre police. Et c’est à ça que ressemble notre autorité. Et c’est cela le Mali. Je ne veux pas savoir de quel bord politique, ce pauvre député est, mais je sais que nul n’a le droit de s’en prendre à lui de la sorte. Les policiers auraient pu facilement l’interpeller s’il s’était mal comporté verbalement ou physiquement. Y-a-t-il encore un Malien normal qui soutiendrait de tels gestes ? Je ne pense pas car le Malien devrait voir juste dans tous les faits et gestes. Vous ne verrez ça qu’au Mali et vraiment qu’au Mali. Ce qui m’inquiète est que certains écervelés ont du courage à apprécier ce fait honteux car ils font eux-mêmes honte. Je suis Malien et je lève mon doigt contre cet acte, qui s’apparente au crapuleux, contre un député de mon Assemblée nationale et cela mérite toute sanction car c’est le Mali au plus profond de son Institution législative qui est ainsi bafouée. Députés du Mali, au nom de vos clivages claniques, allez-vous cautionner ce crime ? Ça ne vous ressemble pas en tout cas. Vous êtes la voix du peuple malgré vos dérives, restez une voix respectée et légale. Frappez un député n’est pas être homme surtout lorsque c’est la police qui le fait. Je me perds dans mes mots car c’est là de très loin son rôle. Qui ignore son rôle devient inefficace et dangereux pour la société. Sommes-nous en train d’avoir une autorité dangereuse qu’utile ? Je refuse l’affirmative car c’est vraiment là que tout sera fini ».

Le Mali dans l’état actuel de la situation du pays a-t-il besoin d’une autorité dangereuse pour la population ou d’une autorité utile, pédagogue et engagée à faire changer les choses, mais en restant dans le cadre de la loi ? L’on me dira que le meeting a été interdit, donc illégal. Mais, ici, est-ce que ce n’est pas la décision d’interdiction de cette manifestation qui est plutôt illégale ? Le Gouverneur du District de Bamako, en prenant sur lui la responsabilité d’interdire ce meeting n’est-t-il pas hors la loi ?

Au Mali, la loi est claire en la matière. Marche où meeting ne sont pas soumis à des demandes d’autorisation, donc aucune possibilité d’interdire. Ici, ce sont plutôt des déclarations qui sont de rigueur. Mais, l’on dira que l’Etat d’urgence l’exige. Mais, au même moment des regroupements de personnes, même si les motivations sont différentes, ne sont pas réprimés. Donc, où est le principe de l’égalité des citoyens devant la loi ?

Il faut que les Maliens, de façon calme et sereine, demandent au gouvernement du Mali de prendre toutes ses dispositions pour que des policiers maliens, censés protéger en premier lieu des citoyens maliens, parce que payer pour ça, ne soient plus des sources de dangers. Que ce soit dans des circonstances ordinaires d’exercice de leur fonction, ou que ce soit au cours des maintiens d’ordre, plus jamais, un policier, à plus forte raison une cohorte de policiers, ne doit s’en prendre avec autant de violence à un citoyen malien.

Assane KONE
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