Dans notre pays, le régime d’assurance maladie obligatoire (AMO) apporte, et dans l’esprit et dans la lettre, une véritable bouffée d’oxygène dans la prise en charge des maladies. Cette réalité, unanimement admise par tous, atteste de l’importance de ce régime de protection sociale mis en œuvre par la Caisse nationale d’assurance maladie (CANAM).
L’établissement a tenu, mercredi dernier au siège du patronat, la 17è session de son conseil d’administration. La réunion était présidée par le président du conseil d’administration, le Pr Mamady Kané, en présence du directeur général de la Caisse, Ankoundio Luc Togo et de son adjoint, Alassane Balobo Dicko.
Les administrateurs ont examiné et amendé les dossiers soumis à leur approbation, notamment le compte de gestion de l’exercice 2017, le rapport du commissaire aux comptes sur les états financiers au 31 décembre dernier et le rapport d’activité et l’état d’exécution du budget à la date du 30 septembre dernier. Ils se sont aussi prononcés sur le projet de budget rectifié de l’exercice en cours.
Il est toujours utile de rappeler que l’AMO est un régime de protection sociale fonctionnant sur la base des cotisations des assurés, notamment les fonctionnaires et autres travailleurs régis par le code du travail. Une retenue de 3,06 est opérée sur les salaires à la source. Un taux de 0,7% est également retenu sur les pensions. L’Etat et les employeurs du secteur privé mettent aussi la main à la poche et apportent respectivement 4,48% et 3,5%. Cette forme de solidarité permet de couvrir le risque maladie chez les assurés AMO.
«Il vaut mieux aller au boulanger qu’au médecin» explique l’adage, autrement dit le médicament coûte plus cher que la nourriture. Mais avec l’AMO, cette maxime peut-être nuancée parce que le régime permet de prendre en charge 70% des tarifs de consultation et l’assuré paie juste le ticket modérateur (30%). Pour les hospitalisations, le régime prend 80% des frais.
La CANAM, qui a aujourd’hui, de bonnes raisons de se satisfaire des résultats engrangés et de l’intérêt suscité par l’assurance maladie, s’inscrit dans une dynamique de progrès continu. Elle œuvre à l’amélioration de la couverture sanitaire et à l’accès aux soins de santé de qualité.
Pour le président du conseil d’administration, la réalisation des activités en 2017 a permis à la caisse, l’obtention des résultats encourageants. A titre d’exemple, il a cité l’augmentation progressive et régulière de la couverture des personnes assujetties, celle de l’accessibilité aux soins de santé de qualité par le conventionnement de 110 prestataires des secteurs public et privé portant le nombre total des structures conventionnées à 1761.
La production et la distribution de 538 337 cartes d’assurés biométriques pour les assurés et leurs ayants droit, le renforcement des compétences du personnel de la Caisse et des administrateurs à travers des formations thématiques et l’amélioration des conditions de travail par l’acquisition de moyens logistiques et de matériel informatique sont aussi des résultats obtenus.
Il ressort de l’intervention du Pr Mamady Kané que la Caisse maintient la bonne cadence. A ce propos, les administrateurs ont été informés que pour l’exécution du budget 2017, les recettes mobilisées, toutes sources confondues, s’élèvent à plus de 49,80 milliards de Fcfa sur une prévision d’un peu plus de 53,01%, soit un taux de réalisation de 94%. Sur la même période, la Caisse a encaissé plus de 47,9 milliards de Fcfa de cotisations sur une prévision de 51 milliards de Fcfa, soit aussi un taux de réalisation de 94%.
Il faut aussi retenir que le montant total des cotisations versées par les organismes gestionnaires délégués, notamment la Caisse malienne de sécurité sociale (CMSS) et l’Institut national de prévoyance sociale (INPS) à la CANAM est chiffré à un peu de plus de 36,6 milliards de Fcfa sur une prévision de 55 milliards, soit un taux de réalisation de 67%. Ces organismes gestionnaires délégués doivent accomplir des efforts d’amélioration dans le recouvrement. Puisqu’au-delà de la CANAM, c’est la prise en charge des assurés qu’il faut avoir à l’idée.
Pour le directeur général de l’établissement, l’exercice 2018 a vu sa structure réaliser une importante gamme d’activités, notamment le processus d’enrôlement et la mise en place progressive du nouveau système intégré, entre autres. Et Ankoundio Luc Togo d’expliquer la nécessité de faire en sorte que le maximum de prestations soit disponible pour les assurés. Il a aussi souligné l’acquisition d’un terrain par la Caisse en vue de construire son propre siège avant de rappeler que la tendance est bonne, en termes de résultats.
Pour l’exercice 2018, la Caisse a programmé 272 activités sur lesquelles 133 ont été exécutées, soit 49%. Mais 27 autres sont en cours d’exécution.
Les autorités sont favorables à l’optimisation de l’AMO- le régime a fait la preuve par les résultats – en vue de la réalisation du RAMU (la couverture maladie universelle), selon l’administrateur.