Secrétaire général de la Section nationale des travailleurs de l’administration, Khêfing Kanté ouvre la fronde contre le Yacouba Katilé. "Le camarade Yacouba Katilé n’est plus le SAG-Syntade depuis le 22 novembre. Un conseil d'amis ne peut pas être un congrès représentatif des travailleurs maliens", soutient-il.
Le 13e congrès du Syntade, tenu le 22 novembre 2018, risque de plonger le Syndicat national des travailleurs des administrations d’Etat dans une grave crise de leadership. Yacouba Katilé annoncé secrétaire général souffre de légitimité. Une frange importante des travailleurs de l’administration conteste sa réélection.
Répondant aux questions des joualistes le jeudi 29 novembre 2018, à la Maison de la presse, le challenger à Yacouba Katilé reste ferme : "Je persiste et signe qu'il n'y a pas eu de congrès et le camarade Yacouba Katilé n'a pas été élu". Selon Khêfing Kanté, il ne peut plus prétendre diriger la centrale.
"Un conseil d'amis ne peut pas valoir un congrès représentatif des travailleurs maliens. C’est pourquoi le secrétariat général du Syntade, réuni en assemblée générale extraordinaire, a demandé l'annulation pure et de cette rencontre d'amis au détriment d'un congrès honorable pour les travailleurs maliens", se justifie-t-il.
Le secrétaire général du Syntade ne marche que sur les fautes, dit-il, ajoutant qu’il viole les statuts et le règlement intérieur. "Il y a cinq ans, lors de la tenue de son 12e congrès ordinaire, le Syntade a souffert d'une grave crise. Cette crise a occasionné le départ de nombreux camarades qui ont été déçus par le comportement de Yacouba Katilé. Malgré tout, nous avons gardé notre unité en acceptant de rester à l'UNTM. A la veille du 13e congrès, nous avons rappelé au bureau exécutif du Syntade les cas de violations de nos statuts que nous ne pouvons tolérer en leurs articles 5, 6, 15, 16, 17, 18..."
Pour lui, la convocation d'un congrès passe par la désignation des délégués suivant une clef convenue y compris la convocation du conseil national. "Or, le nombre de délégués n'était pas connu, de même que la liste des membres du conseil national. Il fait preuve d'une souveraine ignorance de nos statuts. Mais il doit se ressaisir. L'essence habituelle des dirigeants soucieux d'eux-mêmes aggrave les crises que nous connaissons. Nous ne sommes nullement dans des querelles de personne, mais veillons au respect des textes et de la démocratie au sein de nos organisations…"
"La lettre de convocation du secrétaire général au 13e congrès date du 5 novembre 2018 alors que le congrès a lieu le 22 novembre 2018. Ces violations portent atteinte à l'image et à la grandeur du Syntade et de l’UNTM. Donc les organes issus de ce congrès seront les seuls représentants des travailleurs des administrations de l'Etat. Nous ne les reconnaissons pas", précise-t-il.