Mort ou vivant ? Depuis le raid lancé contre Amadou Kouffa où il a probablement été tué, l’inquiétude des proches du Juge de Niono et du Commandant de Brigade de Guiré est montée d’un cran, étant donné que les soupçons de leur enlèvement pèsent sur la Katiba du Macina, dirigée par ce terroriste. Où sont-ils passés ? Sont-ils morts dans le raid avec Amadou Kouffa? D’autres groupes islamistes les détiennent-ils ? Autant de questions qui taraudent actuellement l’esprit des amis, collègues et parents des otages. Pour l’instant, rien. Silence Radio. Le sort de ces deux otages reste un mystère.
Dans les coulisses des tribunaux, les confrères n’osent pas en parler à haute voix, mais l’appréhension est évidente. Ils chuchotent : «…et si leur confrère, le Juge de Niono, est mort lors des frappes du vendredi 23 novembre? ». Les proches aussi craignent le pire. En tout cas, personne ne sait où se trouvent ces deux hommes enlevés par ce groupe de la Katiba du Macina qui vient d’être canardé par l’Armée française.
Pour rappel
En premier lieu, c’est le Commandant de la Brigade de Gendarmerie de Guiré, Mamadou Diawara, qui a été pris dans une embuscade tendue par les djihadistes entre Nara et Mourdiah, le 18 octobre 2017.
Puis, c’est au tour du Juge de Niono, Soungalo Koné, qui, lui, a été enlevé dans la nuit du 16 au 17 novembre 2017 à son domicile devant sa famille par des Hommes armés à bord d’un véhicule.
Ensuite, quelques semaines plus tard, au mois de décembre 2017, une vidéo circula sur les réseaux sociaux dans laquelle les otages enturbannés apparaissent pour demander de l’aide à l’État malien.
La vie d’un Français vaut-elle mieux que celle d’un Magistrat et d’un Gendarme maliens ?
Un Juge dira ceci : «Pourquoi ne pas céder en partie au chantage des ravisseurs qui demandaient l’échange des prisonniers terroristes que nous détenons contre les otages puisque, dans le temps, cela a été fait pour sauver la vie d’un Français ? ».
Notamment, ce dernier fait allusion à l’otage français, Serge Lazarevic, qui a été relâché par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) en échange de la libération de quatre djihadistes détenus dans nos geôles dont un terroriste soupçonné d’être l’auteur de ce rapt, Mohamed Ag Wadoussène, et son complice présumé Haïba Ag Acherif. Les faits se sont déroulés en 2015 lorsque Mohamed Aly Bathily était aux commandes du Ministère de la Justice.
D’ailleurs, le 4 mars 2018, un sit-in de soutien à leur collègue Soungalo Koné, Président du Tribunal de Niono, a été initié par le Bureau du Syndicat autonome de la Magistrature (SAM), avec l’appui d’Aliou Badara NANACASSE.
Malgré les revendications des Magistrats pour la libération de leur confrère, rien n’a bougé jusqu’à présent et tout porte à croire que ces deux Agents de l’Etat sont abandonnés à leur triste sort.
Par ailleurs, au lendemain du raid de l’Armée française, le samedi 24 novembre dernier, à travers les médias tels que l’AFP, RFI et Radio France Internationale (RFI), Sébastien Chadeaud-Pétronin, le fils de l’otage français Sophie Pétronin, âgé de 75 ans, met la pression sur le Président français, Emmanuel Macron, en lui demandant dans un message de clarifier sa position sur l’éventuelle rançon pour libérer sa mère détenue au Mali depuis près de deux ans. Aurait-il également des doutes ?
Quoi qu’il en soit, le combat farouche de ce fils et sont courage sont à saluer quand on sait qu’il s’est rendu en Mauritanie, puis au Mali dans le seul but de faire bouger les choses.
Donc, il en faut de même pour IBK et son Gouvernement afin que la lumière soit faite sur la situation de ces Agents qui n’étaient au moment de leur rapt qu’au service de l’État. En tout cas, officiellement, personne ne sait si les otages, qu’ils soient français ou maliens, sont aujourd’hui en vie ou pas.