L’opposition malienne prévoit de marcher ce samedi 8 décembre 2018 pour protester contre la mauvaise gouvernance du régime d’IBK. Initialement prévue le 4 décembre, cette marche, qui, sans le CDR de Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath, aura bel et bien lieu. En dépit des dissensions apparentes au sein des responsables de l’opposition, la pression reste maintenue sur le Gouvernement qui, visiblement est sur plusieurs fronts.
Le 16 novembre dernier, le rassemblement organisé par une partie de l’opposition malienne a été réprimé par les forces de sécurité à coup de gaz lacrymogènes et d’agressions physiques, devant la Bourse du Travail. Plusieurs partis politiques et organisations de la société civile avaient participé à cette marche pacifique, garantie par la constitution, mais interdite par le Gouverneur du district de Bamako. Mais contre toute attente, les forces de l’ordre ont empêché tout regroupement par une répression violente des participants.
Le député élu à Niono, Amadou Araba Doumbia, a été victime de violences policières lui ayant causé des blessures sérieuses.
Les mêmes regroupements; le Front de la sauvegarde de la démocratie (FSD) et la Coalition des forces patriotiques (COFOP), ont prévu de battre à nouveau le pavé, le 8 décembre 2018 pour protester contre la mauvaise gouvernance du pays par le régime d’IBK. Les responsables de l’opposition entendent, à travers cette marche, dénoncer notamment le nouveau découpage administratif effectué par le gouvernement. Si lors de la manifestation du 16 novembre 2018, les responsables de l’opposition voulaient tenir un meeting, celle prévue le 8 décembre prochain risque de mobiliser plus de monde malgré la non-participation annoncée du Collectif pour la Défense de la République (CDR), du chroniqueur Youssouf Mohamed Bathily dit Ras Bath.
Les partisans du député violenté et tous ceux qui ont désapprouvé la méthode répressive employée par le gouvernement, menacent de s’ajouter au lot des marcheurs du samedi.
On craint également l’effet de contagion de notre pays par ce qui se passe en France entre le Gouvernement et les « Gilets Jaunes » autour de la vie chère.
Ne doit-on pas craindre l’effet de la récente déclaration du Guide d’Ançar Dine, Chérif Ousmane Madani Haïdara, qui dit ne pas être prêt à renoncer aux 150 ha à lui promis par le Chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta, il y a un an ? Dans de telles situations, l’exacerbation du guide religieux peut pousser certains de ses partisans à se retrouver aux côtés des marcheurs pour renforcer la pression sur l’Etat comme ce fut le cas des adeptes du Chérif de Nioro, Bouillé Haïdara lors des manifestations post-électorales.
Il n’est pas non plus écarté d’avoir une répercussion de l’insécurité au centre du pays sur cette marche. Le week-end dernier, plus d’une centaine de ménages ont fui les attaques armées pour se réfugier dans le village de Ouenkoro. Leurs parents vivant à Bamako et environnants peuvent associer leurs voix à celle de l’opposition pour interpeller avec véhémence l’Etat sur les crimes et exactions perpétrées au Nord et au centre du pays. En tout cas, la dénonciation de la vie chère ainsi que les mécontents du processus de découpage territorial, constituent en eux seuls de bons motifs de mobilisation pour l’opposition.