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Situation alarmante des personnes atteintes du VIH sida : 24 000 patients menacés, 166 salariés à licencier et des sites seront fermés
Publié le lundi 3 decembre 2018  |  Le Pays
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Samedi 1er décembre 2018, le Mali célébrait, à l’instar des autres pays, la Journée mondiale de lutte contre le VIH sida. Occasion également saisie par les membres du Réseau Malien des Associations de Personnes vivant avec le VIH (RMAP+), d’organiser une conférence de presse au siège dudit réseau sis à Médina-Coura, sous l’égide de la présidente du RMAP+, Oumou Diarra, en présence de ses coordinateurs dont Amadou Sangho coordinateur du réseau à Bamako, Fatoumata Diarra coordinatrice du réseau à Koulikoro, Moussa Diakité coordinateur du réseau à Sikasso…



« Zéro engagement tenu, 55% de la file active des séropositifs au VIH et des malades pris en charge par la société civile sans subvention de l’Etat », « Que fait le Secrétariat exécutif du Haut Conseil National de la Lutte Contre le Sida (HCNLS) ? », lit-on sur les affiches. De nos jours, le retrait du Fonds mondial de la prise en charge des ressources humaines, des sites de soins d’accompagnement et de conseils est en train de compromettre des milliers des personnes séropositives à cause de l’absence de soins et de conseil psycho-social.

C’est ainsi que 24 000 patients sont actuellement victimes de menaces, soit 55% de la file active au Mali. Cela, par le fait du désengagement total du président IBK à lutter contre le sida, selon la présidente du RMAP+, Oumou Diarra. Selon elle, à cause de l’abandon des malades du sida, 166 salariés composés de médecins, pharmaciens, infirmiers et conseillers psycho-sociaux, qui sont membres des associations de PVVIH, seront aussi licenciés.

Craignant de voir cette maladie se propager partout dans le pays, la présidente Oumou insiste dans son discours pour que la fermeture prochaine des sites de Nioro, Kita, Koulikoro, Kati, Fana et de Gao ne se produise pas.

A ses dires, la fermeture de ces sites commencera à partir de ce mois de décembre 2018 jusqu’en 2020. Chose qui montre que personne n’est à l’abri du danger d’avoir le virus du sida. Parce que, dit-elle, plus ces sites et ces salariés sont abandonnés par l’Etat, plus le nombre des personnes atteintes s’augmente. Et même si les adultes peuvent éviter cette maladie, les adolescents qui méconnaissent les aspects de protection peuvent éventuellement l’avoir. C’est pourquoi, estime Oumou Diarra : « Nous devons ensemble aider ces personnes déjà atteintes du VIH pour qu’elles nous aident à ne pas contracter les virus ».

A comprendre le discours de la présidente, 80% de l’argent englouti dans la lutte contre le sida au Mali provient de l’extérieur. Et les 20% sont ainsi assurés par le budget national. Elle ajoute aussi que si rien n’est fait, les 25 ans de combats faits par les partenaires techniques et financiers du Mali, seront ainsi vains à cause du désintéressement des autorités maliennes et notamment du président de la République, IBK, qui n’a, depuis son élection en 2013 jusqu’à nos jours, pris part à leur rencontre qu’une seule fois. La présidente du réseau des Associations, dit avoir déploré le mode de traitement que subissent les personnes du VIH sida. C’est pourquoi, elle s’est permise de s’exprimer en ces termes : « Excellence M. le Premier ministre, Soigner sans assurer le suivi biologique, c’est condamner les malades », dit-elle. Avant d’ajouter : « Au cours de cette année, le contrat de maintenance pour les appareils de charge virale n’a pas été signé. Le gap à combler du 3ème 90 de l’ONUSIDA (charge virale indétectable) est de 98%, selon les derniers chiffres de 2016 ».

Il faut ajouter à cela la quantité de la charge virale et l’examen de routine qui sont actuellement devenus un luxe pour les patients qui n’en trouvent pas. Pour finir, la présidente Oumou Diarra propose l’intégration des personnels qui sont déjà sur la liste de licenciement et la budgétisation des actions de la société civile, ainsi que celles des associations engagées pour lutter contre le sida au Mali.

Mamadou Diarra
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