L’annonce a été faite par le Secrétaire Générale du ministère de l’Agriculture, Lassine Dembélé, le jeudi 29 novembre, à la Direction des Finances et du Matériel de son département. C’était dans le cadre de la 4e session du comité de pilotage du Programme de Renforcement de la Résilience à l’Insécurité Alimentaire et Nutritionnelle au Sahel (P2RS), un conclave ayant procédé à l’examen du rapport d’activités 2018, de l’état d’exécution du budget de la même année, du projet de programme de travail et de budget annuel 2019.
L’occasion pour Lassine Dembélé de rappeler l’importance du secteur agricole dans la stabilité économique du Mali, qui emploie plus de 80% des actifs et contribue à hauteur de 23% dans la balance commerciale de notre pays. Et le Secrétaire général d’évoquer, par la même occasion, les nombreuses contraintes auxquelles ce secteur et qui « entravent son développement et son épanouissement». Parmi les contraintes, il pointe notamment du doigt la grande vulnérabilité des exploitants agricoles aux aléas climatiques, leur faible performance, le bas niveau d’alphabétisme des producteurs, entre autres. S’y ajoute, selon M Dembelé, «la problématique du foncier, le faible accès des producteurs au crédit, la faible capacité de transformation des produits agricoles et l’instabilité des prix et des revenus agricoles».
«Ces contraintes engendrent une sécurité alimentaire fragile avec des crises alimentaires récurrentes, une pauvreté persistante en milieu rural et une augmentation de la facture d’importation de certains produits alimentaires», a noté M Dembélé en mentionnant que c’est pour inverser la tendance que le gouvernement a entrepris un vaste de programme de réformes dont la loi d’orientation agricole, la politique de développement agricole et son outil d’opérationnalisation, le plan national d’investissement du secteur agricole, etc.
Parlant du Programme de renforcement de la résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel, il a expliqué qu’il a été conçu dans le cadre de l’atteinte de l’objectif zéro faim en 2032 de l’Alliance globale pour la résilience au Sahel (AGIR).
Le budget 2019 se chiffre à 10,05 milliards de FCFA, a-t-il indiqué, en mentionnant qu’il sera consacré essentiellement à la poursuite des travaux entamés en 2018, aux études de réalisation des infrastructures de base, aux acquisitions des biens et services et au démarrage des travaux des infrastructures hydro-agricoles. 2018 a été consacré à la réalisation de forages, à la réhabilitation des services locaux de l’agriculture, à l’acquisition et à la distribution de moustiquaires imprégnés d’insecticides et à l’acquisition de kits d’intrants agricoles.
Faut-t-il rappeler que le programme concerne l’ensemble des 7 pays sahéliens les plus affectés par les crises alimentaires, à savoir le Burkina Faso, la Gambie, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad. Son coût au Mali est estimé à 31,94 milliards de Fcfa dont le financement est pris en charge par le FAD pour 27 milliards, le Gouvernement du Mali pour 4,14 milliards et les bénéficiaires pour 650 millions de Fcfa (2%). Lancé officiellement en décembre 2016, le P2RS s’exécute à travers 4 projets quinquennaux structurés autour de trois composantes, notamment le développement des infrastructures rurales, le développement des chaînes de valeurs et des marchés régionaux et la gestion du projet.