La paix est l’objectif recherché par le Mali et tous les acteurs du processus. Tous les Maliens se battent aujourd’hui pour la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation nationale issu des pourparlers d’Alger. Dans cet accord y figure le processus du DDR (Démobilisation, Désarmement et Réinsertion). Ce processus a connu un début très timide dans les régions du Nord. A peine lancé officiellement le mardi 06 novembre 2018, le processus du DDR a connu du blocage. Après le démarrage des activités, les groupes armés ont fait part de leurs inquiétudes. Prévu dans l’accord de paix d’Alger signé en 2015 et qui a mis fin à la crise dans le Nord, ce programme devrait permettre aux anciens combattants des groupes signataires de rendre leurs armes pour intégrer l’armée régulière ou bien bénéficier d’un programme de soutien à la réinsertion dans la vie civile.
Auparavant la question des grades était la pomme de discorde entre les ex-combattants et le gouvernement malien. C’est pourquoi d’ailleurs, en son temps, dans une lettre adressée aux autorités et envoyée le 3 novembre dernier, les chefs d’état-major des groupes armés avaient fait part de certaines inquiétudes. Parmi les questions prioritaires, il y avait celle des grades attribués aux anciens combattants qui seront intégrés dans l’armée régulière. La Coordination des mouvements de l’Azawad et la Plateforme ont souhaité que leurs éléments conservent les mêmes.
Autres préoccupations, celle de la solde et des droits des anciens combattants s’ils venaient à être blessés ou tués. Pour ces combattants, ils doivent croiser le fer avec les jihadistes. Qu’adviendra leur famille s’ils mourraient ? Depuis près de deux ans, des combattants ont déjà rejoint le MOC, (le Mécanisme opérationnel de coordination), qui regroupe anciens rebelles et soldats maliens à Gao, Kidal et Tombouctou. Une soixantaine d’entre eux avaient péri en janvier 2017 dans un attentat à Gao, d’autres avaient été assassinés cette année à Tombouctou. Et jusqu’à présent, leurs familles n’ont pas été indemnisées. Pour les groupes armés, le lancement du DDR dépend de la satisfaction de ces doléances.
Aujourd’hui, à Kidal, rapporte de sources concordantes, l’enrôlement des combattants s’était poursuivi jusqu’à la date officielle du 30 Novembre 2018.
Les chefs des détachements des groupes armés signataires (GAS) n’approuveraient pas les contre-visites et exigeraient l’annulation de toute formation physique ou autre pour leurs combattants.
Par ailleurs, il est à signaler que les armes enregistrées auraient été retournées aux différents propriétaires après 48 heures seulement. La raison évoque, indique notre source, c’est le prétexte qu’ils assurent la sécurité de l’Assemblée régionale de Kidal. Affaire à suivre donc !