Quarante-huit heures après la grande manifestation des Gilets jaunes qui a causé d’importants dégâts dans la capitale française, c’est la course judiciaire contre les présumés auteurs de ces pillages et violences jamais enregistrés dans l’histoire récente de la République française.
Une manifestation partie de seulement une minorité de population frustrée contre la cherté du prix du pétrole, a pris des proportions inquiétantes avec sa généralisation à toutes couches et son embrassement de la cherté de la vie en général. Interceptés lors des manifestations, le tribunal correctionnel de Paris a ouvert le procès de ces présumés auteurs majoritairement composés de jeunes résidant dans les régions, loin de la capitale française.
Cette affluence a fait doubler le nombre des audiences devant le tribunal correctionnel de Paris. Devant parents, amis et résidents de l’avenue Kléber, quartier qui a le plus subi les dévastations de la manifestation du samedi, le président du tribunal donne la parole au premier prévenu du nom de Jérôme J, un jeune homme de 26 ans habitant dans la Nièvre pour lequel l’avocat a été obligé d’ajuster le micro qui lui dépassait le crâne. Il lui est reproché par le procureur d’avoir dans son sac à dos, comme d’ailleurs la majorité des prévenus, un casque de vélo, un casque de ski et une fronde, des motifs suffisants dans un lieu de manifestation, une organisation en groupes, pour commettre des violences.
Le jeune homme dira en réponse que le casque de vélo et le casque de ski étaient pour se protéger des gaz lacrymogènes et la fronde pour renvoyer des pastilles au cas où. Après lui, beaucoup d’autres jeunes ont passé devant le tribunal, mais aussi bien la défense que les habitants du quartier dévasté estiment que « ce n’est pas lui le casseur, le pauvre !» et que ses jeunes se sont retrouvés au mauvais moment et au mauvais endroit lors de la manifestation.