N’ayant pas tiré les conséquences de la violente répression de sa marche interdite du 16 novembre dernier, le Front de sauvegarde de la démocratie (FSD), la Coalition des forces patriotiques (COFOP) et l’ADEMA-Association, proposent d’envahir à nouveau les rues de Bamako, le 8 décembre prochain, pour des motifs qui, à tout point de vue, s’assimilent à une défiance à l’autorité de l’Etat. Le pouvoir se laisserai-t-il faire ? Ou comme la dernière fois, l’ordre public sera maintenu ?
D’ores et déjà, le Collectif pour la Défense de la République (CDR), du chroniqueur et activiste Ras Bath, a déclaré, à travers un communiqué, qu’il ne participera à cette marche au motif que les députés de l’opposition ont voté la loi prorogeant leur mandat de six mois, à l’Assemblée nationale. Et depuis, non seulement Ras Bath étale au grand jour son désamour avec le FSD et son président, mais aussi voue aux gémonies les cadres et élus du principal parti politique de l’opposition (URD).
Selon ses initiateurs, les raisons de la marche tournent autour de «la ferme condamnation des violences policières du 16 novembre dernier; la dégradation de la situation au centre du Mali; l’opposition à la division et à la déstabilisation du pays à travers le projet de découpage territorial ; l’insécurité grandissante ; la cherté de la vie et les difficultés financières de l’Etat, résultats de la gabegie et de la mauvaise gouvernante ; l’incapacité des autorités de fait à relever les défis, l’insouciance d’Etat («exemple : deux mois après sa formation, le gouvernement prend des vacances»), etc.
C’est pour la 1ère fois, après dénonciation, que Soumi et ses compagnons d’infortunes mettent dans leurs revendications certaines préoccupations des Maliens, notamment la cherté de la vie. Sinon, cela n’avait jamais été leur souci toujours porté sur des revendications politiques.
Certes, dans une vraie démocratie, l’opposition constitue un contre-pouvoir, à travers les dénonciations des dérives du pouvoir. Mais, cela se fait dans le cadre du respect de la loi. Une opposition qui ne reconnait pas la première institution du pays et refuse de dialoguer avec le pouvoir, peut-elle dénoncer ces dérives ?
Un autre aspect de la démocratie est également l’obligation faite aux pouvoirs publics d’assurer l’ordre public, pour permettre aux citoyens de vaquer librement à leurs affaires. L’appréciation d’autoriser ou de refuser une marche publique révèle du pouvoir discrétionnaire de l’autorité administrative, que les citoyens sont tenus de respecter. Ceux qui outrepassent doivent être traités comme tels.
Aujourd’hui certes, il y a des problèmes d’insécurité et de développement à travers le pays, mais il y a eu une nette progression par rapport à 2012, où c’est l’existence même du Mali qui était en cause.
L’opposition radicale n’a pas daigné adresser une simple motion de félicitation à nos forces armées de défense et de sécurité pour leur forte contribution dans la récente neutralisation du terroriste Amadou Kouffa et autres de la Katiba du Macina par Barkhane. Cependant, ils sont prêts à organiser chaque semaine des manifestations dans la rue pour réclamer ce qu’ils n’ont pas pu avoir par les urnes : le pouvoir.
Ces éternels contestataires, pour des intérêts personnels et sordides, continuent inutilement de défier l’autorité de l’Etat et refuser la main tendue du Président démocratiquement élu et réélu.
Sinon, comment comprendre au moment où la situation du pays recommande la conjugaison des efforts de tous ses fils, facilitée par le gouvernement qui a organisé des concertations et le dialogue social et politique, autour des grands sujets de la nation, que certains continuent à se radicaliser dans la contestation pour déstabiliser le régime ?