L’Union pour la république et la démocratie (URD) vient, comme à son accoutumée, d’interpeller le gouvernement, à travers un communiqué lu le mardi dernier sur la chaine nationale, relatif au conflit intercommunautaire dans le cercle de Bankass. Pourtant, ce parti de l’opposition reste étrangement silencieux sur l’actualité brûlante de la mort d’Amadou Kouffa, au risque d’apparaître comme faisant l’impasse sur les efforts réels de l’Etat pour éradiquer la violence dans le centre. L’opposition républicaine et démocratique est-elle devenue un oiseau de mauvais augure qui ne chante uniquement que pour annoncer une mauvaise nouvelle ?
Voilà cinq ans que cela dure : même approche, même méthode pour l’opposition malienne d’apprécier la gestion du pays. Une constance dans le déni de réalité, de vérité et surtout d’amplifier les mauvaises nouvelles. Difficile sinon impossible de relever une seule fois où l’URD a apprécié une action du gouvernement. On dirait que le parti de Soumaïla Cissé, également chef de file de l’opposition, porte «des lunettes noires » pour observer les efforts du pouvoir en place. Bien au contraire, tout est peint en noir. A l’analyse des discours des responsables de l’URD, rien de bien n’a été accompli sous le régime d’IBK. Même les «quelques résultats», pourtant salués par le peuple malien, sont ignorés par l’URD et ses alliés. Elle préfère annoncer les mauvaises nouvelles du pays, afin de décrédibiliser le régime.
La récente sortie de la direction de l’URD, à travers un communiqué lu sur la chaine nationale le mardi dernier, en est une parfaite illustration. Dans ce communiqué, l’URD rappelle que des affrontements ont eu lieu dans le cercle de Bankass. Le parti interpelle l’Etat sur la situation qui prévaut dans le centre du pays, et notamment dans le cercle de Bankass. Il demande à l’Etat de faire toute la lumière sur les cas de violence, de rechercher les coupables pour les traduire en justice. De même, l’URD demande au gouvernement d’assurer la sécurité des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national, singulièrement dans le centre du Mali pour empêcher les conflits intercommunautaires. Une déclaration de séduction du parti de la poignée de main. En soi, l’interpellation de l’Etat n’est pas une mauvaise chose. Mais en plus de critiquer, de saper des actions de l’Etat, les déclarations et les communiqués des partis l’opposition gagneraient en crédibilité, et donc en audience, si elles saluaient également les prouesses de l’Etat. En politique, le rôle d’une opposition n’est pas que dénigrer, d’ignorer des faits, contrairement à ce qui se passe dans notre pays depuis des années.
Ainsi, en plus de s’empresser d’interpeller l’Etat sur la situation dans le cercle Bankass, l’URD devait au moins produire également un communiqué pour saluer la prouesse de l’armée malienne et ses soutiens de l’opération Barkhane sur la mort Amadou Kouffa. Le prédicateur, justement principale cause de l’insécurité et du conflit intercommunautaire au centre, objet de l’intervention de l’URD, a été tué lors d’une opération militaire dans le centre du pays, dans la nuit du jeudi au vendredi. Car, c’est le djihadiste Amadou Kouffa qui semait les graines de la division et de la violence armée entre les communautés qui vivaient jusque-là en symbiose et en harmonie multiséculaires. A cause de son influence sur cette partie du territoire, des écoles sont fermées, les libertés des jeunes et des femmes y sont également interdites. Il a ordonné l’exécution de nombreuses personnes qui étaient opposées à la charia, la loi islamique qu’il voulait imposer par la terreur. Ayant fait allégeance à des groupes terroristes et djihadistes, Kouffa était hors de la république du Mali.
La mort de cet homme est à mettre à l’actif de Barkhane au même titre que de l’armée malienne, donc du gouvernement. L’URD, comme bien d’autres partis politiques de l’opposition, vient ainsi de passer à côté de son sujet, en refusant de reconnaître et de saluer cette importante réussite des FAMas.