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Services financiers-éducation-assemblée nationale : Les travailleurs sur le pied de guerre
Publié le jeudi 6 decembre 2018  |  L’aube
Plénière
© aBamako.com par A S
Plénière à l`Assemblée nationale sur la Prorogation du mandat des députés
Bamako, le 23 novembre 2018 l`Assemblée nationale a adopté à l’unanimité le projet de loi organique sur la Prorogation du mandat des députés
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Le front social connait, à nouveau, une série de protestations. En effet, plusieurs secteurs d’activité sont en grève ou menacent de déclencher des mouvements de revendication. La coordination des comités syndicaux des (DAF), (DRH), (DFM) et (CPS) a entamé depuis, lundi dernier, une nouvelle grève de 15 jours. Un collectif de sept syndicats de l’éducation a déposé un préavis de grève de 72 Heures (du mercredi 19 au vendredi 21 décembre prochain). Le comité syndical de l’Assemblée nationale prévoit une grève du 12 au 14 décembre 2018. Le mardi 4 décembre dernier, les travailleurs de l’hôpital Gabriel Touré ont organisé un sit in pour exiger de meilleures conditions de travail.

La politique sociale du gouvernement est à nouveau de plus en plus contestée. Les services financiers et administratifs de l’Etat vivent, des tensions sociales qui perturbent le bon fonctionnement de ce secteur stratégique. En effet, la coordination des comités syndicaux de la Direction de l’administration et des finances (DAF), des directions de ressources humaines (DRH), des cellules de planification et de la statistique (CPS) et les directions des finances et du matériel (DFM) de la Primature et des départements ministériels a entamé une grève de 15 jours. Les grévistes exigent l’élargissement des décrets N°2018-541/P-RM du 05 juillet 2018 et N°2018-0653/P-RM du 08 août 2018 à leur service respectif.

En clair, la Direction de l’administration et des finances (DAF), des directions de ressources humaines (DRH), des cellules de planification et de la statistique (CPS) et les directions des finances et du matériel (DFM) de la Primature et des départements ministériels réclame leur intégration à ces décrets. En cette période de fin d’année, les conséquences de ces grèves de la coordination des comités syndicaux de la DAF, des DRH, CPS et DFM de la Primature et des départements ministériels seront très lourdes de conséquences.

La santé et l’éducation renouent avec les contestations

La santé et l’éducation nationale ne sont pas en reste de ces mouvements de revendications qui touchent de nombreux secteurs. Le lundi 03 décembre 2018, le syndicat national de la santé, de l’action sociale et de la promotion de la famille de l’hôpital Gabriel Touré a organisé un sit-in au sein de cet établissement hospitalier de la capitale.

Lors de cette manifestation, le secrétaire général du syndicat, Losseni Bengaly, n’a pas caché sa colère face aux maux qui touchent ce grand centre hospitalier. M. Bengaly déclare : « Nous ne pouvons pas nous asseoir et regarder l’hôpital dans cette situation désastreuse et ne rien faire d’où l’organisation de ce sit-in pour attirer l’attention de tous sur les maux qui minent Gabriel Touré. Ni le laboratoire ne fonctionne à souhait, pareil pour la radiologie, le bloc technique, la pédiatrie sans oublier la pharmacie. Les camarades qui courent derrière les ristournes de garde et certains devant leurs salaires. Le fond social a tarit. Rien ne marche au sein de cet hôpital c’est pourquoi nous demandons au personnel de s’unir afin de sortir l’hôpital de la léthargie dans lequel il est plongé ».

Autre foyer de contestation ? L’éducation où le collectif des syndicats de l’éducation projette un arrêt de travail suite à la non-satisfaction de ses doléances, adressées au gouvernement. Les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016, projettent cette grève sur 72 heures, allant du mercredi 19 au vendredi 21 décembre 2018. Les syndicalistes de l’éducation envisagent même la rétention des notes des évaluations des élèves.

Pourquoi cette grève ? Le collectif des syndicats exige du gouvernement, la satisfaction totale des différents points de revendication déposés sur la table de l’Etat. Il s’agit notamment de l’octroi d’une prime de documentation et d’une prime de logement ; l’adoption immédiate du projet de décret portant plan de carrière du personnel enseignant de l’enseignement secondaire, fondamental ; la création des organes prévus par le décret N°2018-0067 P-RM du 26 janvier 2018 fixant les modalités d’application du statut du personnel enseignant de l’enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale.

Aussi, il est question de l’adoption du projet de décret, pris en conseil des ministres, portant plan de carrière du personnel enseignant de l’enseignement secondaire, fondamental ; de l’éducation préscolaire et spéciale. Pour les enseignants, ce décret est à satisfaire, au plus tard le 31 octobre 2018.

De même, les syndicalistes rappellent la signature de l’arrêté conjoint des ministres de l’éducation nationale et de la décentralisation, fixant les conditions et modalités d’organisation du concours d’agrégation au plus tard le 31 octobre 2018; l’application effective et immédiate du décret N°2016-0001/P-RM du 15 janvier 2016, fixant les conditions et les modalités d’octroi de l’indemnité de déplacement et de mission.

Dans la même dynamique, les syndicalistes exigent la finalisation du processus de régularisation administrative et financière des sortants de l’ENSUP (nouvelle formule) au même titre que ceux de l’ENI et l’IPR-IFRA au plus tard le 31 octobre 2018; l’octroi d’une prime de documentation et de recherche; l’octroi d’une prime de logement.

Enfin, les enseignants réclament l’intégration dans le corps des enseignants du personnel non enseignant en classe; la relecture du décret N°529/P-RM du 21 juin 2013, portant allocation d’indemnités au personnel chargé des examens scolaires et concours professionnels en ces articles 1,2 et 3; l’accès des enseignants des collectivités territoriales aux services centraux de l’État.

L’Assemblée nationale touchée ?

Un autre mouvement en vue, c’est celui annoncé à l’Assemblée nationale où le secrétaire général du comité syndical, Ibrahim Mahamane Touré, a adressé un préavis de grève au président de l’institution, Issaka Sidibé, le 27 novembre 2018. Dans cette correspondance, il est écrit : « Suite aux différentes correspondances à vous adresser dont le traitement demeure toujours infructueux, le Bureau du Comité Syndical de l’Assemblée Nationale prend acte de la mauvaise foi affichée par les autorités de l’institution et se réserve le droit d’user les moyens légaux jusqu’à la satisfaction de ses doléances noblement exprimées. Par conséquent, si par extraordinaire, aucun début de solution aux doléances ne se réalise, mieux, si la proposition de loi n° 18/37-5L portant statut du personnel parlementaire ne venait pas à être adoptée le 06 Décembre 2018, nous vous tenons informer qu’une grève de 72 heures s’en suivra les 12, 13 et 14 décembre 2018 ».

Le secrétaire général du Comité Syndical de l’Assemblée nationale, Ibrahim Mahamane Touré a, aussi, dans un communiqué, le 29 novembre 2018, invité l’ensemble du personnel de l’hémicycle à respecter le mot d’ordre de grève…

Selon, Ibrahim Mahamane Touré, ce mouvement de grève va sérieusement perturber le vote du projet de loi de finance 2019, celui de la loi portant loi d’entente nationale et d’autres projets de loi non des moindres prévus dans la période de la grève.

Mémé Sanogo
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