Il n’est un secret pour personne que les élections législatives 2018 ont été reportées. En plus du report, le mandat des députés a été prorogé pour 6 mois. Cette prorogation peut être renouvelable au cas où les conditions ne seraient pas réunies pour la ténue des législatives. Sauf que jusque là, personne au Mali, ne sait, quelles sont les vraies raisons du report des législatives. En tout cas, les raisons évoquées ne sont pas aussi pertinentes jusqu’au point où il faut aller à la désobéissance de la constitution malienne.
Certains pensent que le report des élections est dû à la situation économique du pays. De nos jours, le Mali est confronté à un déficit financier. Le secteur privé et celui public, souffrent énormément. Sauf que cette situation n’explique pas le report des élections législatives. Le Mali vient de tenir la présidentielle et Le matériel électoral est disponible pour d’autres échéances. Aussi, on savait qu’après la présidentielle, on allait partir aux législatives. Tout devrait être prêt pour ces élections législatives qui viennent d’être une seconde fois reportées.
D’autres évoquent l’insécurité comme raison du report. Peut-être ouï, peut-être non. En tout cas dans toutes les régions du Mali, même dans les zones où l’insécurité est grandissante, des listes et des alliances avaient été élaborées. Par ailleurs il est avancé que l’opposition malienne ne serait pas prête pour la ténue des législatives, à la date indiquée. Pourtant, l’opposition était bien présente sur des listes et alliances de candidatures.
Par rapport au report des législatives, il y a une autre raison. Cette raison, selon notre analyse, semble la vraie. Il y aurait un deal entre le président de la république du Mali, Ibrahim Boubacar Keita et son Premier Ministre, Soumeylou Boubèye Maïga. Ce pacte entre les deux personnalités est un engagement qui court jusqu’en fin 2019. En ce moment, Soumeylou Boubèye Maïga, quitterait la tête du gouvernement et se présentera aux législatives, pour ensuite devenir président de l’Assemblée Nationale. D’où la prorogation du mandat des députés pour 6 mois renouvelable.
Cependant, le premier ministre va travailler à affaiblir le parti du président de la république (le RPM) et installer le sien partout. D’ailleurs, cette situation justifie les raisons des démissions en cascade au RPM pour l’ASMA-CFP, le parti du PM Soumeylou. C’est aussi pourquoi le président du RPM, le Dr Bocari Tréta, président de l’alliance pour le Mali, EPM, Bocari Tréta, n’a pas été consulté, lors de la formation du gouvernement. C’est aussi pourquoi tous les cadres et ministres du RPM, ont été relevés. Même les cadres du RPM au niveau des départements ministériels ont aussi été remplacés. Certains diront que le RPM a plus d’une dizaine de ministres au sein du gouvernement. Mais quel genre de militants sont-ils, vraiment?
En conclusion on peut sans doute se tromper que la stratégie du Premier ministre malien, qui semble être incontournable avec la réussite de l’élection présidentielle, va consister à détruire le parti du président, lui-même.