Les rideaux sont tombés le samedi 1er décembre sur les travaux de l’assemblée générale de l’Association malienne d’amitié Mali-Maroc au Relais touristique Tin-Bouctou. Présidée par l’ambassadeur du Maroc au Mali, Hassan Naciri, les travaux ont permis aux participants de faire le bilan moral et financier de l’association, le toilettage des textes. Le clou de ces assises a été, sans nul doute, le renouvellement du bureau qui a vu le président sortant, l’Honorable Moussa Diarra, rempiler pour un mandat de 3 ans.
C’est en grand nombre que les membres de l’Association malienne d’amitié Mali Maroc ont pris part à cette assemblée générale. Pour l’occasion, les organisateurs ont mis les petits plats dans les grands. La décoration de l’enceinte de l’immense demeure du relais touristique Tin Bouctou par des drapeaux marocains et maliens en est une illustration parfaite. A ceux-ci s’ajoutent les portraits du président malien Ibrahim Boubacar Kéïta et du Roi Mohammed VI.
Premier à prendre la parole au cours de cette rencontre, le président de l’Amama, Moussa Diarra. Il a magnifié l’excellence des relations entre nos deux pays. A l’en croire, nul n’ignore aujourd’hui les efforts importants que déploient les autorités des deux pays pour raffermir chaque jour davantage les liens de fraternité, de sang et de coopération qui unissent les deux peuples depuis si longtemps. “C’est dans cette vision qu’est née l’Amama, une association qui regroupe des femmes et des hommes qui aiment les deux pays et décident de s’investir pour le renforcement de leur coopération bilatérale, pour plus de bonheur aux deux peuples frères” a soutenu le président de l’Amama.
Selon lui, après sa création, l’Association a reçu l’approbation et les encouragements du Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali par sa lettre référence 0123/MAECI/DAJ-DAICC-SAC1 du 23 juillet 2008 ; puis de Sa Majesté Le Roi Mohamed VI par Sa lettre écrite au Palais Royal de Rabat le 10 Mars 2009.
“De sa création à nos jours, l’Amama a réalisé de très nombreuses activités et a encore beaucoup de projets en cours de réalisation et d’autres en attente de financement. Tous ces projets et activités sont dans l’intérêt bien compris de la coopération bilatérale Mali-Maroc et pour le bonheur de nos deux peuples” a -t-il ajouté. Il a saisi cette opportunité pour remercier le Roi Mohammed VI, l’Ambassade du Maroc au Mali, l’Agence marocaine de coopération internationale (Amci), les autorités maliennes, les entreprises marocaines et maliennes pour leur soutien.
Pour sa part, l’ambassadeur du royaume chérifien au Mali, Hassan Naciri, a rappelé que la création de l’Amama cadre parfaitement avec l’intérêt porté par Sa Majesté le Roi Mohammed VI aux relations avec le Mali frère. Cette sollicitude royale, a-t-il poursuivi, a été traduite par une série de prises de positions et d’actions palpables touchant à plusieurs domaines économiques et socioculturels. ” …Les deux visites royales au Mali en 2013 et 2014 et les rencontres avec Ibrahim Boubacar Keita avaient impulsé les relations bilatérales, notamment à travers le renforcement de l’arsenal juridique et le lancement de plusieurs projets physiques devenus aujourd’hui une réalité concrète sur le terrain. C’est le cas, notamment, de la Clinique périnatale Mohammed VI, du Centre de formation professionnelle et de la Cimenterie de Diago” a fait savoir le diplomate marocain.300 imams déjà formés
Il a saisi cette occasion pour évoquer l’excellence des relations entre nos deux pays dans les domaines juridique, agricole, culturel, militaire…
Dans le cadre du volet juridique de cette coopération, SE Hassan Naciri de souligner qu’en plus des 17 accords signés lors de la visite royale, plusieurs autres ont été signés depuis, dont six à l’occasion de la visite au Maroc les 7 et 8 mars 2018 du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga. “Il est à souligner que parmi les Accords signés, il y a eu celui qui portait sur la coopération militaire” a-t-il ajouté. Avant de poursuivre que la Fondation Mohammed VI pour le Développement durable a octroyé au Mali un lot de semences ainsi que des équipements et des matériels d’insémination et plus de 10.000 veaux sont nés de cette coopération.
Dans son intervention, le diplomate marocain a fait savoir que sur le plan cultuel et culturel, en vertu de l’Accord en matière de formation au Maroc des Imams maliens signé à Bamako en 2013 entre les deux parties, le Maroc assure la formation de 500 Imams maliens sur plusieurs années (300 sont déjà rentrés au Mali et 200 sont en cours de formation).
Doublement du nombre de boursiers
Selon S.E Naciri, le Maroc a procédé, en 2018 et via l’Agence marocaine de coopération internationale (Amci) au doublement du nombre des bourses aux étudiants maliens qui passe à 150 par an. “Ce nombre ne dépassait pas 50 bourses en 2012. A cela s’ajoute des formations de courts séjours profitant aux cadres civiles sécuritaires et militaires maliens” s’est-il félicité.
Sur le plan de la migration, le Maroc, selon lui, a mis en place une politique nationale traduite depuis janvier 2014 par une campagne exceptionnelle qui a permis la régularisation de la situation administrative d’environ 50 000 immigrants dont un nombre important de Maliens, une première au sud de la Méditerranée.
Enfin, il a profité de cette opportunité pour annoncer l’organisation par l’Ambassade royale au Mali des journées cinématographiques qui se tiendront du 14 au 16 décembre sur le thème : “Cinéma et migration” au Conservatoire des arts et métiers multimédia Balla Fasséké Kouyaté. Un événement qui sera placé sous le haut parrainage de l’épouse du président de la République, Mme Kéïta Aminata Maïga.
Des attestations de reconnaissance à l’Ambassade et l’Amci
Lors de la cérémonie d’ouverture des travaux de cette assemblée, deux diplômes de reconnaissance ont été décernés par l’Amama à deux de ces partenaires-clés. Il s’agit de l’Ambassade du Maroc au Mali et de l’Agence marocaine de coopération internationale. Les deux attestations ont été remises à l’ambassadeur, l’une par l’un des doyens de l’Amama, l’ancien ministre de l’Education, Pr Younouss Hamèye Dicko par ailleurs président du Conseil d’administration de la Somagep, et l’autre par la doyenne de l’Amama qui est aussi promotrice du Relais touristique Tin Bouctou.
L’ancien ministre Youssouss Hamèye Dicko, premier étudiant malien au Maroc, après avoir remis l’attestation, a fait le récit de son séjour Maroc. “Les Marocains m’ont adopté partout où je vais un Marocain m’adopte. Je ne me suis jamais senti à l’étranger au Maroc, le roi mettait des bus à notre disposition pour découvrir le pays, c’est un peuple accueillant… “ s’est rappelé le Pr Younouss Hamèye Dicko.
Kassoum THERA
SE Hassan Naciri, Ambassadeur du Maroc au Mali :
L’ambassadeur du Maroc au Mali Hassan Naciri
“Le Maroc n’a pas imposé de visas aux Maliens et n’imposera jamais”
En marge du discours d’ouverture des travaux de cette assemblée générale, l’ambassadeur du Maroc au Mali, S.E Hassan Naciri, a saisi cette occasion pour balayer d’un revers de la main les rumeurs, selon lesquelles, le Maroc aurait imposé un visa à nos compatriotes désirant se rendre au Royaume Chérifien.
Pour S. E Hassan Naciri, le document en question est appelé “Autorisation électronique de voyage au Maroc (Aevm)”. Selon lui, il ne s’agit pas de visa et le document en question n’exige aucun des critères s’y rapportant. “Il s’agit bien d’un mécanisme de traçabilité et de recensement. En effet, le Maroc est soucieux de la dignité, du respect de la personne, des droits de l’individu, c’est pourquoi il veut mettre les personnes concernées à l’abri des aléas qui ont pour nom la précarité et les risques de mort liés aux tentatives de traversée de la Méditerranée à partir du Nord du Maroc. Ceci étant, le Maroc reste ouvert aux frères maliens. En termes clairs, le Maroc n’a pas imposé de visas aux Maliens et n’imposera jamais de visas aux Maliens” a-t-il ajouté. A le croire, même dans les années 1980 quand le Mali a reconnu les séparatistes, feu Sa Majesté le Roi Hassan 2 a objecté et n’a pas rompu les relations entre les deux Etats.
“La politique marocaine, à l’époque, c’était de rompre automatiquement les relations avec tout Etat qui reconnait les séparatistes, mais le Roi Hassane II a dit clairement qu’il voulait une exception malienne. En conclusion, le Maroc n’a pas rompu ses liens avec le Mali, qui est un pays frère. Nous avons beaucoup de choses en commun, c’est un leg de nos ancêtres que nous sommes tous chargés de préserver et de fortifier… “a-t-il ajouté.