La marche pacifique du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD), de la Coalition des Forces patriotiques (COFOP) et de l’Adema Association a été dispersée, le samedi 8 décembre 2018, dans la matinée, par les forces de l’ordre à l’aide des gaz lacrymogènes. Décidés à marcher, de la place de la liberté jusqu’à la bourse du travail de Bamako, pour dire NON à la répression policière, pour dire NON à l’insécurité grandissante et à la cherté de la vie au Mali, les manifestants ont été confrontés au niet catégorique des forces de l’ordre. A cet effet, des échauffourées ont éclaté entre les manifestants et les forces de l’ordre. Selon les responsables de l’opposition, lors de cette répression policière, il y a eu des blessés dont un dans une situation grave et quatre interpellations. A l’issue des jets de cailloux et de gaz lacrymogène entre les parties, les opposants ont vigoureusement dénoncé cette répression.
Une bonne partie de la journée du samedi dernier a été chaude dans la ville de Bamako. Et pour cause, un climat délétère s’était installé entre l’opposition et les forces de l’ordre déployées en grand nombre dans les grandes artères du centre ville de Bamako. On apercevait un impressionnant dispositif sécuritaire au niveau du monument de l’indépendance, au niveau de la bourse du travail et au niveau de la place de la liberté de Bamako. Ces forces de l’ordre ont décidé d’empêcher la grande marche populaire de protestation du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD), de la Coalition des Forces patriotiques (COFOP) et de l’Adema Association contre les « dérives » du régime en place.
Ladite marche devrait commencer de la place de la liberté à la Bourse du travail de Bamako en passant par le monument de l’indépendance. Les deux parties étaient donc campées sur leurs positions. L’opposition entend coûte que coûte manifester et les forces de l’ordre avaient reçu l’ordre de ne laisser personne manifester. C’est ainsi que les échauffourées ont éclaté entre les manifestants et les forces de l’ordre au niveau du marché de Bamako. Selon les responsables de l’opposition, lors de cette répression policière, il y a eu des blessés dont un dans une situation grave et quatre interpellations.
Aux environs de 11 heures, l’honorable Oumar Mariko de la Coalition des Forces patriotiques (COFOP) qui a fait un tour au point de convergence (la bourse du travail de Bamako) a précisé que l’un des objectifs de la marche est de dénoncer la répression policière du 16 novembre 2018. « Il y a une atteinte gravissime sur les libertés démocratiques individuelles et collectives. Il faut qu’on se mobilise davantage pour faire face à cette situation», a déclaré l’honorable Oumar Mariko. Selon lui, le pouvoir est dans la démarche de répression. « Le pouvoir est en train de se fasciser, il n’y a pas de sérénité dans le rang du pouvoir », a-t-il précisé. Quant à Mme Diakité Kadidia Fofana, chargée de communication du FSD, elle a aussi dénoncé cette répression policière qui selon elle a fait des blessés dont un dans une situation grave.
A l’heure où elle nous parlait (13h), elle indiquait que quatre manifestants ont été interpellés par les forces de l’ordre. « Je suis attristée de voir une telle chose dans un pays démocratique. Les acquis démocratiques sont vilipendés par le régime de fait. Aujourd’hui, les jeunes sont sortis pour réclamer leurs droits : le droit à la manifestation, le droit à la liberté d’expression. Nous ne pouvons pas comprendre qu’un gouverneur se permet de prendre un arrêté anticonstitutionnel, antidémocratique dans le seul but de mettre le feu dans le pays. C’est dommage et nous n’allons jamais accepter cela. Parce que des Maliens ont accepté de sacrifier leur vie pour que la démocratie puisse voir le jour dans notre pays. Le peuple doit prendre ses responsabilités car nous vivons sous un régime dictatorial qui ne dit pas son nom », a-t-elle dit.
Dans leur communiqué du 28 novembre 2018, Le FSD, la CoFoP et l’association ADEMA précisaient que la grande marche du 8 décembre mobilisera les Maliennes et les Maliens (à Bamako, dans les régions et à l'extérieur) autour de la ferme condamnation des violences policières du 16 novembre ; la dégradation de la situation au centre du Mali (au moins 1200 morts en deux ans) ; l’opposition à la division et à la déstabilisation du pays par les projets de « découpage territorial » ; l’insécurité grandissante ; la cherté de la vie et les difficultés financières de l’Etat, résultats de la gabegie et de la mauvaise gouvernante ; l’incapacité des autorités de fait à relever les défis, l'insouciance d'Etat (exemple: deux mois après sa formation, le gouvernement prend des vacances).