La capitale malienne (Bamako), a fait objet d’une forte tension, samedi. Sur pied de guerre depuis la publication des résultats de la dernière présidentielle, l’opposition après d’énormes marches, meetings et actions de protestation, sous la férule de deux plateformes, le Front de la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) et le Collectif des Forces Patriotiques (COFOP), était encore sur certaines places publiques de la capitale. Il s’agissait de protester contre sa marche non autorisée par le Gouverneur du District de Bamako. Dans cette action de protestation, des barricades par des pneus enflammés ont été érigées sur plusieurs axes de la capitale, dont ceux menant au grand marché de Bamako. Paralysant ainsi le plus grand commerce du pays pour des motifs politiques. Une situation qui n’a pas été du goût de nombreux commerçants, désormais prêts à coopérer avec les forces de l’ordre pour empêcher une telle situation préjudiciable à leurs activités.
« Je ne pardonne jamais à ces badauds et leurs instigateurs pyromanes » lamentait avec force un commerçant de tissus au marché Rose, obligé de fermer sa boutique en raison des heurts qui sévissaient ce samedi sur de nombreux endroits publics de la capitale.
Annoncé comme le samedi (8 décembre) de tous les dangers, la capitale malienne s’en est sortie idem à la tentative de désordre planifié par l’opposition politique.
En effet, les choses étaient claires. Le Gouverneur du district de Bamako par l’arrêté N°57 à la date du 4 décembre a informé le FSD-COFOP et l’Association Adema de l’interdiction des rassemblements sur tous les espaces et itinéraires stratégiques de la rive gauche.
Cette réponse de la plus haute autorité du district de Bamako est tombée dans l’oreille d’un sourd chez les leaders de l’opposition. Comme pour engager un bras de fer avec le premier responsable de la ville de Bamako, ils décident de maintenir comme à leur habitude cette marche. Cela dans l’optique de faire plier le colonel-major, Debérékoua Soara, Gouverneur du District de Bamako. C’était sans compter sur la détermination de ce chef de l’exécutif local, qui est fortement préoccupé par sa mission de maintenir l’ordre public. C’est pourquoi, pour faire respecter sa décision il a mis en place un important dispositif sécuritaire dans les endroits interdits à des manifestations. Lesquels ont été biens spécifiés et indiqués dans son arrêté.
Des Barricades empêchant le bon fonctionnement du marché
Au lieu d’agir sur le plan juridique, en saisissant une juridiction pour faire valoir le bienfondé de leur démarche, les responsables politiques de l’opposition ont plutôt jeté leur dévolu sur des mobilisateurs afin d’ériger des barricades pour paralyser la ville. Des actions sanctionnées par des jets de pierre et actes de provocation à l’endroit des agents de force de l’ordre en mission.
L’une des véritables conséquences de cette conduite aura été son effet néfaste sur le bon fonctionnement de certains marchés, dont le marché rose de Bamako. Contraints par les forces de l’ordre, la stratégie finale des initiateurs a été d’organiser des groupements dans les six communes du District de Bamako. Cela pour dresser des barricades et procéder à des jets de cailloux. Empêchés et dispersés sur plusieurs espaces de la capitale, les manifestants se sont retrouvés au niveau des voies menant entre autres à l’Assemblée Nationale, au marché rose et à l’artisanat pour empêcher toute circulation sur celles-ci.
Des actions qui ont occasionné la chute du chiffre d’affaire de plusieurs commerçants. « Pourquoi, c’est nous, qui payons à chaque fois, les conséquences de leurs mécontentements politiques ? », s’interroge Madou Bathily, un vendeur de Bazin. Qui n’a pas pu contenir sa colère. Très irrité, il a préféré mettre en garde contre d’éventuel cas de ce genre dans leur marché. « Nous, nous sommes des chefs de famille qui n’ont d’autres sources de revenu que cette activité. Nous mettons en garde, les personnes qui ont semé le désordre aujourd’hui dans le marché de ne plus jamais le reprendre » a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « Le Mali, n’a pas besoin en ce moment de telle agitation ». Comme lui, de nombreux jeunes ont décidé de coopérer avec les forces de l’ordre pour livrer tout pyromane appréhendé désormais dans de telles activités destructrices du commerce.
Par ailleurs, avant-hier samedi, les femmes musulmanes de la grande mosquée de Bamako, qui célébraient leur Maouloud ont été victimes collatérales de ces échauffourées. « Nous savons qu’ils n’ont pas de respect pour la religion et les religieux, mais Dieu ne dort pas » a lancé une septuagénaire affectée par les fumées du gaz lacrymogène et des pneus brûlés par des badauds.