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Insécurité à Bamako : Le règne de la pègre des cambrioleurs et des braqueurs !
Publié le mardi 11 decembre 2018  |  Le Sursaut
ANASER
© aBamako.com par A S
ANASER forme des agents chargés du contrôle routier
ANASER forme des agents chargés du contrôle routier à l`école nationale de police le 30 Mai 2017.
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Aujourd’hui à Bamako, se voir voler ses biens est devenu quotidien parce que l’insécurité s’accroit de jour en jour,de la nuit comme en pleine journée. Le nouveau phénomène de cette insécurité grandissante se traduit en série de braquages, de cambriolages et de holdups. De Ouolofobougou Bolibana à l’Hippodrome en passant par le Quartier de fleuve, les cas de braquages sont légion et souvent en plein jour. Qu’est ce qui explique ce nouveau phénomène ?

Ouolofobougou-Bolibana, à 10 mètres du boulevard de l’indépendance, 18h 10 mn, ce 19 novembre, une dizaine de jeunes sur 5 motos, tous armés avec des PM, débarquent devant un local de transfert d’argent du nom de ‘’Mema Distribution et Services’’. Sans peur, ni autre forme de procès, ils demandent aux femmes de faire entrer dans les cours leurs enfants qui jouaient au foot dans la rue adjacente à celle de l’ancien footballeur ‘’Feu Nani Touré’’. Ils pénètrent tout sagement dans les bureaux de ‘’Mema Services et Distributions’’, obligent les quatre agents et le gérant, Dramane Traoré de se mettre à terre pour leur remettre tout ce qu’il y’a comme somme d’argent. « J’avais sur moi la somme de 1 million 100 000 FCFA, 2 ordinateurs dont un neuf de marque Mac-Book, 2 téléphones personnels (Tecno CM et Samsung J7 Pro), qu’ils ont tous pris » témoigne le gérant Dramane Traoré.

Et d’ajouter que sans peur aucune, les braqueurs qui parlaient en bamanankan (ce qui veut que ce ne sont pas des étrangers) ont emporté une moto Jakarta, neuve et les téléphones qui servaient à faire des opérations pour les firmes : Wari, Orange Money et Mobicash. Ce n’est pas tout, car le gérant victime de cette attaque, même après avoir porté plainte au commissariat du 2ème arrondissement sollicite le concours des populations pour retrouver ses pièces civiles emportés par ces braqueurs. Ces pièces sont ; un passeport, une carte Nina, les documents de sa société et des actes de naissance.

D’un cas à un autre… !

Si les braqueurs ont eu l’audace de commettre leur forfait dans ce quartier populaire, dans l’après-midi, deux jours après, cette fois-ci en pleine journée, d’autres braqueurs de même acabit ont attaqué le comptable d’une société chinoise au Quartier du fleuve, lorsqu’il sortait de la banque ‘’Ecobank’’ après une opération de retrait d’argent, pour disparaître avec son sac, contenant (selon des témoins sur place) plusieurs millions de nos francs.

Dans toutes les deux situations, les braqueurs étaient non seulement lourdement armés mais ont disparu sans laisser de traces. Cela pour dire que les braquages actuels se font tellement avec professionnalisme et violence dans la ville de Bamako que personne (comme dans les pays côtiers) n’ose plus risquer sa vie en essayant de porter secours aux victimes. Un phénomène nouveau et bien dangereux !

De nos jours à Bamako, personne n’est à l’abri d’une telle attaque. Or sur tous les grands rondpoints, sont pointés des agents fusil sur les épaules dans les pickups, pour dit-on prévenir des actes de terrorisme. Or, le banditisme avec ses corollaires de braquages, de holdups et de confiscation d’engins à deux roues, est monnaie courante et cause plus de dommages et préjudices que le terrorisme dans la capitale. Sans défense et la peur au ventre des citoyens dans la capitale prient chaque jour le bon Dieu de ne pas être victimes de ces hommes armés sans foi en quête d’argent facile.

Des actes de cambriolages aussi…

Les frères N’Diaye, qui sont tous quatre couturiers de profession domiciliés à l’Hippodrome en Commune II du district de Bamako, vivant par la suer de leur front, n’ont pas été attaqués mais gazés puis cambriolés jusque dans leur chambre à coucher. C’était dans la nuit du 4 au 5 Décembre vers 4h du matin. Leurs bourreauxont emporté 135 000FCFA, 4 téléphones Android et un sac rempli de vêtements de leurs clients.

Selon Medoune N’Diaye, l’un des victimes, tout à commencer aux environs de 1h du matin lorsque un de ses frères est sorti pour prendre de l’aire à cause de la coupure d’électricité dans le quartier. De son retour, dit-il, celui-là aurait oublié de boucler la porte avant de se coucher.

«A cause des effets du gaz aspergé dans la chambre, mon sommeil fut perturbé aux environs de 4h. J’ai aperçu des individus tous armés. Je ne parvenais pas à ouvrir mes yeux parce qu’en plus du gaz, ceux-ci ont braqué sur mon visage la lumière d’une torche » rapporte M. N’Diaye, pour expliquer pourquoi il n’a pas pu identifier ces voleurs qui continuaient leurs opérations la main sur la gâchette.

« Et quand j’ai essayé de me lever, ils m’ont menacé avec l’arme qu’ils détenaient et je me suis allongé en leur laissant faire leur opération. Ils ont réussi à emporter 135 000 FCFA, nos 4 téléphones Android et notre sac de vêtements » a fait savoir Medoune N’Diaye, la gorge nouée. Et au même titre que les victimes des braquages à main armée, lui aussi soutient qu’ils n’ont pas voulue réagir au risque de mettre leur vie en danger.

Selon les informations requises auprès d’eux, dans la même cour, un jeune couple a été victime des mêmes cas de cambriolage avec effraction, dans leur chambre, quelques semaines seulement après leur union. Et les voleurs sont partis avec les téléphones du couple et un ordinateur portable. Au-delà de ceux-ci, on témoigne sur plusieurs autres cas de vol dans ce quartier. Cela toujours par des hommes armés jusqu’aux dents.

Il revient aux différents commissariats et brigades de la police et de la gendarmerie à redoubler d’efforts en multipliant des patrouilles, durant toute la nuit, mais aussi de collaborer davantage avec les populations. Car force est de reconnaître, la plupart de ces nouveaux braqueurs ne sont plus des étrangers, mais des enfants qui forment des gangs dans les différents quartiers au nez et à la barbe de leurs parents. Le règne de la pègre juvénile !

Par Mariam SISSOKO
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