L’Opposition a dû montrer patte blanche, samedi dernier, alors qu’elle avait annoncé en fanfare une ‘’grande marche populaire et patriotique’’, ‘’inclusive et nationale’’ et qu’elle a maintenue, nonobstant l’Arrêté N°057/GDB.CAB interdisant toute manifestation sur des itinéraires et des espaces précis et pour des raisons citées.
Le cri de ralliement n’a semble-t-il pas été entendu. A moins que fédérateur a déserté les rangs de l’Opposition éclectique qui a reçu le renfort de l’ADEMA dans cette nouvelle aventure.
Dans la capitale, les services de maintien d’ordre sont facilement et rapidement arrivés à bout des quelques téméraires qui ont tenté de braver la décision de l’autorité.
Dans les régions du pays, l’appel de l’Opposition à manifester est passé comme un non-événement.
A Paris où quelques ronchons mal assimilés avaient pris l’habitude de donner de la voix, il n’y avait pas de place pour l’expression d’une colère par procuration. Les ‘’Gilets jeunes’’ ont de vraies revendications à faire entendre à leurs autorités sur leur territoire.
Du point de vue mobilisation donc, pour l’Opposition, ça été un fiasco total. Il faut mettre ce jugement en parallèle avec la mobilisation nationale et internationale pompeusement annoncée.
Mais, au-delà du factuel, il y a lieu de s’interroger sur la compréhension de l’Opposition de la notion de responsabilité. En effet, le mercredi dernier, en recevant les leaders religieux, coutumiers et traditionnels, les responsables du FSD réitéraient leur attachement constant au dialogue. Le samedi, ils tendaient de battre le macadam, ouvrant ainsi la porte à toutes les dérives possibles. Pourtant, il y a une Assemblée nationale où les vrais débats devraient pouvoir être menés.
La responsabilité des responsables de l’Opposition est pointée dès lors qu’ils ont maintenu la marche, en dépit de l’Arrêté du Gouverneur qui était une interdiction à peine voilée. Aussi, en raison du fait qu’ils savaient tous à l’avance l’accueil qui serait réservé aux manifestants par les Forces de l’ordre. La preuve est qu’ils ont surtout brillé par leur absence, laissant d’innocentes gens aller à l’affrontement, se faire blesser ou se faire interpeller.
La responsabilité serait de montrer l’exemple, en montant au front le premier.
Mais la responsabilité, en amont, serait de monter à ses militants et sympathisants que dans une République, les lois et les décisions s’imposent indistinctement à tous. Ce, en respectant l’Arrêté du Gouverneur qui interdit toute manifestation sur un certain nombre de sites précisés avant la marche.
La responsabilité de l’Opposition est remise en question lorsqu’elle continue d’alimenter une crise artificielle, là est attendue l’union sacrée de Maliens. Parce qu’il n’y a pas de raison qu’un soldat de Barkhane tombe sous les balles de jihadistes, que la Communauté internationale s’engage à aider financièrement le pays pendant que des Maliens déploient toute leur énergie pour créer une crise politique. Comme si ce qu’ils ont enduré en 2012 ne leur avait pas servi de leçon.
Il ne faut pas se leurrer. Les querelles de pouvoir ou pour le pouvoir, prospéreront difficilement au sein d’une population qui ploie sous le poids du quotidien. La responsabilité de cette population est de s’occuper d’elle-même, parce que manifestement, c’est à chacun sa préoccupation et son combat.