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Que cache l’arrêté N°057 / GBD.CAB du 04 décembre ?
Publié le mardi 11 decembre 2018  |  Delta News
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Ce qui s’est passé le samedi dernier est précurseur du nouveau mode d’emploi de la gouvernance du tandem #IBK / SBM : répression, intimidation. Sinon comment comprendre que dans un pays qui se prétend démocratique, qu’on gaze de pacifiques citoyens dont le seul « tort » est de vouloir exercer leur droit constitutionnel? On peut ne pas être d’accord avec les méthodes de l’opposition malienne, mais on ne peut la taxer d’irresponsable. La preuve, on n’a jamais assisté à un débordement, ni casse ni pneus enflammés de la part de ses militants et sympathisants au cours de toutes les manifestations qu’elle a eu à organiser avant ce fameux arrêté. La plupart du temps, les forces de l’ordre et les militants chargés de la sécurité ont marché en complicité, côte à côte en prévision de tout débordement.
Il faudrait donc chercher ailleurs la raison de la publication de cet arrêté « N°057 / GBD.CAB daté du 04 décembre 2018 portant règlementation de certaines zones et lieux sensibles dans le District de Bamako ». La lecture du décret révèle que c’est pratiquement tout le centre de la ville et l’ACI 2000. Or tout le monde sait et particulièrement ceux qui dirigent ce pays aujourd’hui, que « les zones et lieux sensibles dans le District de Bamako » sont les zones et lieux habituellement dévolus à l’expression publique.
L’objectif de la publication de cet arrêté est clair : il anticipe les mouvements et les manifestations à venir. En effet, dans quelques mois, à partir de mars 2019, le pays entrera dans une phase accélérée de réformes politiques et institutionnelles avec notamment l’organisation du référendum constitutionnel, des élections législatives, sénatoriales, communales etc. Et, on sait que toutes ces réformes ne pourraient passer comme lettre à la poste, sans anicroche car, même si l’assemblée nationale qui serait entretemps illégale, donnera au pouvoir son blanc-seing, il n’en sera pas de même de la société civile et de l’opposition. Il arrivera un moment où ces deux entités se retrouveront et manifesteront ensemble comme cela s’est passé en 2017 pour s’opposer au projet de réforme constitutionnelle. Et, quels endroits mieux que ces « zones et lieux sensibles du #District de Bamako » visés par l’arrêté N°057, existe-t-il à Bamako, pour donner aux manifestations leur ampleur et leur visibilité souhaitées ?
En publiant l’arrêté N°057 quelques jours avant la manifestation programmée de l’opposition et en employant et en mobilisant les forces de l’ordre pour violenter les manifestants, le pouvoir a choisi la méthode d’intimidation et de répression, pensant qu’il pourrait dans les mois à venir faire passer toutes les réformes qu’il va proposer même si elles sont antinationales. Est-ce la bonne approche de la résolution de ces nombreux problèmes qui assaillent ce pays ? Assurément non.
Si IBK et son premier ministre veulent le bonheur de ce pays, comme ils le prétendent, il devrait savoir, qu’ils ne pourront faire l’économie d’un débat national et inclusif pour redonner l’espoir aux maliens.
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