Les travaux de la Session de la Cour d’Assises en vigueur continuent avec ses audiences marathons. C’est dans ce cadre qu’il faudra situer, la journée d’hier, mardi 11 décembre, consacrée à l’affaire de Mme Daya Barry, accusée d’assassinat sur sa coépouse Mme Djouldé Diallo et son enfant de 6 mois.
Née à Massantola, dans le Cercle de Kolokani, Région de Koulikoro, et âgée de 27 ans, la dame Daya Barry est en prison pour 10 ans. Elle est de feu Hamady et d’Oumou Sow, ménagère domiciliée à Tiégnama-Babougou.
Selon l’affaire, inscrite dans l’Arrêt de renvoi devant la Cour d’Assisses, le 4 juin 2017, dans le village de Tiégnama-Babougou, la victime, Mme Djouldé Diallo, a utilisé, comme d’habitude dans leur foyer, du bois appartenant à sa coépouse, l’accusée Daya Barry, pour faire la cuisine familiale. Cet acte de Djouldé a servi d’aggraver les relations déjà tendues entre les deux coépouses.
Ainsi, la dame Daya Barry a régi face au simple fait que sa coépouse a eu à utiliser son bois. Mais celle-ci aurait tort d’avoir utilisé le bien de sa coépouse contre le gré de cette dernière. Le pire, Mme Djouldé serait allée jusqu’à se montrer plus tenace sur le bien d’autrui en l’agressant physiquement. N’ayant pas gobé son malheur d’être agressée à cause du bien propre à elle, la dame Daya Barry passait la journée à cogiter sur l’acte plus approprié pour se venger pour de bon. Ainsi, la nuit tombée, alors que sa provocatrice coépouse Djouldé Diallo et son nourrisson dormaient sur une natte devant la case, elle les asperge de pétrole que contenait sa lampe tempête, puis met le feu qui a jailli aussitôt. Le secours des voisins n’a pas pu empêcher Djouldé Diallo et son enfant de brûler gravement. D’ailleurs, les deux succombèrent sur le chemin de l’Hôpital. Les certificats médicaux feront état de brûlure au 2edegré pour la mère et au 3edegré pour l’enfant.
Quant à Daya Barry, elle a été arrêtée par la Gendarmerie de Kolokani. Elle fut ensuite déférée au Parquet qui l’a inculpé d’assassinat volontaire et placée sous mandat de dépôt. À l’instruction définitive du dossier devant le Président de la Cour d’Assises, elle a reconnu les faits qui lui sont reprochés avec un réel sentiment de regrets en présence de son mari en qualité de partie civile. Son Avocat a plaidé pour un sursis en cas de condamnation en raison de la situation de la bonne dame qualifiée d’extrême pitié avec un enfant sous les bras. C’est ainsi que la Cour, après avoir accordé les circonstances atténuantes en faveur de l’Accusée, l’a condamné à 10 ans de prison ferme. L’ordonnance de mise en détention datait du 12 juin 2017.