Le président de l’UDD et non moins ancien ministre des Affaires étrangères, Tieman Hubert Coulibaly, n’est pas disposé à entrer en rébellion pour un maroquin ministériel. Il l’a fait savoir lors d’une sortie médiatique, la semaine dernière, coupant ainsi court aux présomptions de froid dans ses rapports avec le pouvoir. Ainsi, en dépit d’avoir été laissé sur le carreau contre toute attente, le président de l’UDD ne désespère pas de rééditer le même scénario que jadis : retourner dans l’équipe gouvernementale entre deux remaniements. Et comme à la dernière expérience du genre, il se pourrait que le futur éventuel revenant effectue un retour bien plus fracassant. Et pour cause, il se susurre que c’est sur lui qu’IBK et la famille présidentielle reposent ses espoirs d’une conduite loyale de la dernière ligne droite du second mandat ainsi que les schémas y afférents. En clair, il n’est pas exclu que les rênes de la Primature reviennent à Tieman Hubert Coulibaly en cas de libération de Soumeylou B Maiga. C’est peut-être même le pressentiment (ou la promesse ?) qui le retient de battre froid en dépit des circonstances mitigées de son absence dans l’équipe de Soumeylou Boubeye Maiga.
Le Rail Da et toujours…fidèle à sa réputation
Les «Bouches du Rail» sont redevenus une épine dans les pieds des hautes autorités. Pour preuve, la chienlit qui avait naguère presque disparu reprend de la vigueur. Les marchands en tous genres se sont à nouveau réinstallés comme à demeure et dans un confort tel que les véhicules ne trouvent plus de passage sur l’anneau-sotrama complètement recouvert d’installations exposées à même le goudron. L’administration de l’Assemblée nationale avait pourtant un moment bien maitrisé les occupations illicites en recourant notamment aux services des gardes qui pullulent à l’intérieur et autour de l’hémicycle. Mais le hic est que l’institution parlementaire est manifestement fragilisée par la polémique sur la prorogation du mandat des députés au-delà de son terme constitutionnel. Au demeurant, les parlementaires continuent de vivre avec la menace d’un siège populaire brandi par certaines associations hostiles à la prorogation. Les occupants illicites n’ignorent pas apparemment que l’institution s’en trouve en assez mauvaise posture pour ne pas vouloir en rajouter aux hostilités. Et à défaut de se joindre aux tendances politiques adverses, les vendeurs s’en délectent en exploitant anarchiquement le moindre espace.
Les structures autonomes de l’Etat sont-elles ponctionnées ?
La question est d’autant moins superflue que les EPA et ÉPIC ne connaissent pas une diligence trésorière meilleure à celles des démembrements directement subordonnés aux départements ministériels et autres structures étatiques. Cette similitude atypique, selon nos sources, n’est que la conséquence de l’insupportable disette de recettes qui frappe de plein fouet le fonctionnement de l’administration dans son ensemble. A un point tel que même les structures se distinguant par une pérennité de leurs ressources ne sont pas épargnées. Et pour cause, leurs dotations budgétaires sont les cibles de ponctions assez fréquentes pour qu’ils soient en deçà de leurs engagements vis-à-vis de leurs nombreux prestataires et fournisseurs. En clair, la plupart des déplacements et autres dépenses de départements et même d’institutions de la République sont supportées par les EPA et EPIC.
En conséquence, ce n’est pas seulement au trésor public que les fournisseurs maliens rencontrent la tragédie des paiements de la contrepartie de leurs prestations.