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Genre : La Banque Mondiale préconise la mise place de politiques publiques
Publié le mercredi 12 decembre 2018  |  L’Essor
Conférence
© aBamako.com par Androuicha
Conférence débat animée par M. Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale chargé des ressources humaines
Bamako, le 4 décembre 2018. En visite officielle au Mali, le vice-président de la Banque mondiale chargé des ressources humaines, M. Ousmane Diagana a animé à l`endroit des étudiants de l`Institut des Hautes Etudes en Management (IHEM) une conférence débat sur le thème `` « Le Groupe de la Banque, une institution au service d’une cause : la lutte contre la pauvreté ».
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La Banque mondiale a procédé, lundi dernier, à la présentation de son 6ème rapport semestriel, intitulé «le bilan économique AFCW3, réduire les inégalités de genre», consacré exclusivement à la Guinée, au Mali, au Niger et au Tchad. Ledit rapport a été simultanément présenté en vidéo conférence dans les capitales des pays concernés.

Avec une croissance estimée à 5,9 % en Guinée, 5,1% au Mali, 4,9 % au Niger et 3 % au Tchad en 2018, les perspectives économiques de la 6ème édition du bilan économique AFCW3 présenté par la Banque mondiale, sont positives à moyen terme, malgré des risques sécuritaires, climatiques et sociaux.

Le rapport analyse en particulier les principales tendances de la dette publique qui a augmenté depuis 2010, du fait de la faiblesse des politiques macro-budgétaires, de l’accès à de nouvelles sources de financement et des chocs externes.

Le rapport régional publié récemment sur le même thème, aborde essentiellement les conséquences économiques et sociales des inégalités hommes-femmes dans ces pays, en particulier celles qui découlent du mariage précoce des filles et de leur décrochage scolaire.

Selon ce rapport, au Niger, plus de trois filles sur quatre sont mariées avant d’atteindre les 18 ans. Au Tchad, la proportion est de plus des deux tiers. Au Mali et en Guinée, elle est de plus de la moitié.

Or, ces pays affichent également les taux d’achèvement d’études secondaires parmi les plus faibles au monde pour les filles, avec seulement une fille sur dix qui achève ses études secondaires, alors qu’elles ont réalisé des progrès importants au primaire avec une augmentation du taux d’achèvement de 22,4%.

Le rapport note que même si d’autres facteurs, tels que le coût de la scolarité ou l’éloignement géographique des écoles, peuvent expliquer ce phénomène, les normes sociales sur le rôle des filles et le mariage précoce sont une cause

importante.

Lorsqu’une adolescente doit quitter les bancs de l’école pour se marier, son faible niveau d’instruction aura des conséquences importantes tout au long de sa vie, notamment sur ses revenus et sur l’instruction de ses enfants. Elle court également des risques accrus pour sa santé et celle de ses enfants du fait des conséquences de grossesses précoces et répétées. En Guinée, au Mali et au Niger, le rapport relève que les enfants nés de mères âgées de moins de 18 ans risquent davantage de mourir avant l’âge de cinq ans et de souffrir d’un retard de croissance.

«Les inégalités d’instruction entre les filles et les garçons et les problèmes de santé associés à la pratique du mariage précoce constituent un obstacle majeur au développement du capital humain», a expliqué Soukeyna Kane, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Mali, le Niger, le Tchad et la Guinée.

«Du manque à gagner sur les revenus potentiels de ces jeunes filles, on estime que la réduction des mariages d’enfants pourrait générer près de 1,5 milliard de dollars par an au Mali et 1,7 milliard de dollars au Niger d’ici 2030, notamment grâce à la baisse des taux de fécondité et de croissance démographique», indique le rapport

Selon l’étude, l’adolescence est donc une période cruciale au cours de laquelle ces quatre pays doivent mettre en place des politiques publiques complémentaires pour que les filles restent à l’école.

En présentant des initiatives réussies dans d’autres pays, le rapport préconise davantage de réformes pour faire évoluer les normes sociales et des incitations économiques pour les parents, telles qu’une scolarité plus abordable ou des bourses d’études pour leurs filles. Il insiste également sur l’importance de réduire les trajets dans les zones rurales et d’installer des infrastructures d’eau et d’assainissement dans les écoles.

Enfin, au niveau des communautés, l’implication des hommes, des femmes et des dirigeants communautaires est indispensable pour la réduction des disparités de genre.

Amadou

GUÉGUÉRÉ
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