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Le Mali, face à la fin de l’exemplarité
Publié le mercredi 12 decembre 2018  |  Le Reporter
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Nulle volonté de ma part de vouloir prolonger la réflexion du Dr. Francis Fukuyama, au sujet de la «fin de l’histoire», une thèse qui est d’ailleurs remise en cause progressivement. Au sujet du Mali, les plus optimistes, ou, dois-je dire, les inconscients y ont cru. En effet, pendant des années, tandis que régnait un calme relatif, jonché de quelques actions sporadiques ou coup d’éclats, nous étions tous fiers de crier le progrès du Mali…En réalité, l’on ne connaissait pas le véritable sens du progrès…

Dans un mélange de discours populistes et folkloriques, notre argent fut pillé, le pays s’est enfoncé dans de graves problèmes, à commencer par l’absence de formation. Oui, en effet, comme il est difficile de berner un peuple bien formé, c’est donc dans une connivence générale, que l’empêchement à accéder à une bonne instruction fut érigé en doctrine par d’égoïstes dirigeants, qui pourtant, majoritairement, ont été des enseignants.

Les détournements de fonds ont eu raison de la durabilité de nos projets, de nos routes, de notre environnement, de nos hôpitaux, n’est-ce pas au Mali qu’un ministre fut démis pour détournement supposé de fonds destinés aux malades ? Nous sommes le fruit de celles et ceux qui n’ont pas pu nous léguer une école publique de qualité, qui nous aurait permis d’épargner pour nos enfants. Les anciens n’ont pas payé pour aller à l’école, car l’enseignement était de qualité et équitable.

Nous sommes devenus des citoyens hybrides qui participent au travestissement de la charte de Kurukanfuga. Un mélange de liens familiaux, sentimentaux et financiers, nous condamne à critiquer le matin, applaudir l’après-midi et solliciter le soir. Si nous ne changeons pas, en retirant le droit de considération aux médiocres dirigeants, alors nos enfants auront raison non pas de nous critiquer, mais de nous tuer.

Modibo Keïta, l’insoupçonnable…

Je n’ai pas connu le Président Modibo Keïta, mais jamais je n’ai entendu des soupçons à son sujet. Cela me suffit, car un grand homme est celui qui est au-dessus des soupçons. Dans les faits, sa volonté était d’imposer une société du travail et de l’effort. Ce dont je suis certain, c’est que depuis plus de 30 ans, il n’y a eu ni prêche, ni grand discours, en faveur du travail, comme valeur fondamentale. Ceux qui ne travaillent pas, ne peuvent ni croire au travail, ni inviter au travail, pourtant, c’est ce dont le pays a le plus besoin.

S’étonner de tout ce qui arrive à notre pays, une terre fâchée avec le travail, relève soit de l’ignorance, soit d’une grande hypocrisie. Le pire est que nous savons tous ce qui ce passe depuis des années, nos terres appartiennent à des intérêts privés, devant lesquels l’Etat (s’il y en a un) ne cesse de clamer son impuissance, l’accès aux financements se fait à la carte et le mérite y est un défaut.

Exemplarité

Chercher un président d’honneur pour une structure qui se veut respectable, dans notre pays, relève du parcours du combattant. Bon courage ! Pourtant nous continuons à applaudir celles et ceux auxquels nous ne croyons point, nous sommes une génération orpheline de l’exemplarité. La scène est prise d’assaut, par des personnes peu qualifiées, versatiles, sans perspectives et cupides, voulant incarner le changement au nom d’une certaine jeunesse, comme si cela suffisait.

Continuons ainsi, dans notre processus d’hybridation, la retraite n’est pas loin. La nouvelle génération est-elle plus méritante ? J’en doute, vous verrez très peu de groupes WhatsApp dominés par des propositions. Par contre, des critiques, animées par des politiciens en herbe, qui, souvent, cherchent à rattraper le temps perdu par absence de mérite, ne manquent pas.

De ces différentes crises, nous en sortirons le jour où nous déciderons d’être vrais et où chacun aura reconnu ses limites. Nous perdons des jours à être distrait par de faux problèmes, qui n’auraient pas existé, si nous avons été sérieux, car nous sommes majoritaires. La faute ce n’est pas eux, mais nous !

BST

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