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Mali - Youssouf Toloba : « Notre mouvement cible les malfaiteurs, pas une ethnie »
Publié le mercredi 12 decembre 2018  |  Le Point
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© aBamako.com par Momo
2ème édition du festival de Kirina
Bamako, le 09 avril 2016 la 2ème édition festival de Kirina a été lancé
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ENTRETIEN. Entre l'annonce de la mort présumée du chef djihadiste Amadou Koufa, les confrontations avec l'armée, les divisions internes, ce chef de la milice Dan Na Amba Sagou en pays dogon qui a signé l'accord de cessez-le-feu fin octobre sait qu'il est attendu au tournant. Il s'est confié au Point Afrique.

Youssouf Toloba, chef d'état-major général du mouvement des chasseurs dogons Dan Na Amba Sagou, une milice ethnique qui protège le pays dogon contre la forte insécurité qui y règne depuis plus de deux ans, était de passage à Bamako de façon confidentielle ces derniers jours. Ce chef de guerre, issue d'une longue lignée de chasseurs, ancien de Ganda Koy et de Ganda Izo, fondateur du mouvement Dan Na Amba Sagou, est un personnage énigmatique et controversé. Un héros pour beaucoup, qui a choisi de reprendre en main la sécurité au pays dogon pour palier l'incapacité du gouvernement à protéger les populations et leurs biens, un chef sanguinaire inspirant la crainte pour d'autres, comme la communauté peule, qui se dit ciblée par les attaques de ses hommes qui incendient, tuent et détruisent leurs villages et hameaux car ils soutiendraient les islamistes armés qui déstabilisent ces zones. Des agissements dénoncés dans un rapport accablant de Human Rights Watch publié la semaine dernière et qui affirme que « des milices ethniques ont tué plus de 200 civils et incendié des dizaines de villages lors de violences intercommunautaires dans le centre du Mali au cours de l'année 2018 ». C'est à Bamako, sans sa tenue de chasseur et ses talismans de protection, mais en bazin, que le chef militaire, qui n'a pas voulu s'étendre sur les raisons de sa visite dans la capitale, a accepté de répondre aux questions du Point Afrique, sur la situation sécuritaire au pays dogon depuis le cessez-le-feu et sur son mouvement, Dan Na Amba Sagou (sous la protection de Dieu), qui en pays dogon peut se mouvoir et agir, à l'instar des autres milices ethniques, dans un environnement qu'ils connaissent comme la paume de leur main et où tout leur est permis.

Le Point Afrique : Dan Na Amba Sagou est un mouvement armé rassemblant plusieurs groupes d'autodéfense basés dans tout le pays dogon. Certains disent que des milliers d'hommes seraient sous vos ordres, disséminés dans une trentaine de camps, où ils suivraient des entraînements militaires. Qu'en est-il réellement ?

Youssouf Toloba : Je ne préfère pas m'étendre sur l'effectif réel des forces de Dan Na Amba Sagou. Sachez, juste pour vous donner une idée, que Dan Na Amba Sagou compte plus de 5 000 éléments et que nous disposons de plus d'une trentaine de camps d'entraînement. Nous ne formons pas que militairement nos combattants, nous leur transmettons aussi les techniques ancestrales des chasseurs utilisées pour protéger, défendre les villages et les personnes du pays dogon. Nous disposons aussi d'une aile politique qui a des bureaux dans les quatre cercles du pays dogon : Koro, Bandiagara, Bankass, Douentza, et aussi à Bamako.

L'aile politique de votre mouvement représentée par David Tembiné ne semble pas être sur la même ligne que vous qui dirigez l'aile militaire. Y a-t-il un risque de scission au sein de Dan Na Amba Sagou ? Qui est le chef de ce mouvement ?

... suite de l'article sur Le Point

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