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Problématique de la gestion d’eau au Mali : L’eau, un principe vital en crise
Publié le jeudi 13 decembre 2018  |  Le Pays
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© aBamako.com par Momo
Le Fleuve Niger appelé “Fleuve Djoliba” au Mali
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La crise d’eau est un phénomène nouveau qui n’est caché à personne. Des populations parcourent des kilomètres à la recherche de cet or blanc qui devient de plus en plus rare. L’eau est une substance indispensable dans la vie des hommes puisqu’elle intervient dans plusieurs secteurs de la vie. Conscient de cela, les ODD sont nés.

Pourquoi les ODD ?

Les Objectifs du développement durable (ODD) constituent un engagement pris entre tous les pays en 2015 à News York afin d’assurer un développement durable d’ici à 2030. Les ODD sont un ensemble de principes de développement qui vient pour combler les insuffisances des OMD (Objectifs Millénaires du développement). Ce dernier s’étendait de 2010 à 2015.

Il convient de comprendre que tous les aspects de la vie sont pris en compte dans les ODD : l’élimination de la pauvreté, de la faim, l’instauration de la santé, assurer une bonne éducation, l’égalité des sexes, l’énergie, l’économie, l’industrialisation, lutte contre les inégalités, etc. Les ODD comptent au total 17 objectifs dont le 6e est essentiellement consacré à l’accès universel à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène pour tous, améliorer la qualité de l’eau, assurer une utilisation rationnelle de l’eau, favoriser une utilisation intégrée en impliquant d’autres secteurs pour garantir l’accès de tous à l’eau, protéger et restaurer les écosystèmes. Cela dénote de la plus grande importance accordée à ce substratum qui se trouve sur le point de nous abandonner si nous ne prenons des précautions judicieuses.

L’eau, c’est la vie

Ce n’est pas pour rien que des intellectuels et savants de l’Antiquité comme Thalès avaient fait de l’eau l’Arche de la vie. Le fonctionnement du monde repose sur l’eau. Le corps humain entier a besoin de l’eau pour se maintenir. Au moins, il faut à l’organisme 2 à 2,5 litres d’eau par jour. En ce qui concerne les boissons, il faudrait 1 à 1,5 litre d’eau.

Dans les différents travaux domestiques aussi bien que champêtres ou industriels, l’eau est une substance incontournable à laquelle il faut faire recours.

L’eau est cet or blanc que tous les êtres recommandent. Animaux, arbres, hommes, insectes, oiseaux, etc. ; tous réclament l’eau pour le bon fonctionnement de leur organisme. Cela sous-entend que l’importance de l’eau n’est pas à démontrer. C’est une évidence qui se fait voir aisément. Or, nous constatons de plus en plus un manque d’eau.

Faut-il avoir peur des crises d’eau dans le monde ?

C’est parce que les crises du monde deviennent de plus en plus grandes en matière d’accès d’eau que les États du monde se sont regroupés à News York en 2015 afin de trouver une solution amiable aux crises liées à la rareté de l’eau.

Le Niger qui constitue le principal fleuve qui traverse le Mali et plus précisément Bamako subit plusieurs formes de menaces liées en grande partie à la pollution par des déchets toxiques d’origine humaine qui menacent son existence.

En 2017, depuis au mois de janvier, le niveau du fleuve s’est profondément baissé. En conséquence, la population s’est trouvée exposée à des problèmes d’approvisionnement en eau et condamnée le plus souvent à se désaltérer d’eaux impropres. Ce qui ne peut se faire sans conséquence sur la santé.

Les femmes et les enfants sont les plus souffrants dans ce drame pour se réveiller à 4 heures du matin à la recherche d’eau ou passer la journée avec les enfants au dos au bord des coins de robinets et de pompes. Au Mali, cette problématique devient beaucoup plus viscérale lorsque nous nous rendons au Nord du Mali et notamment dans la région de Kidal. Il y a alors urgence d’agir. C’est dans cette perspective que depuis le mardi 11 décembre dernier jusqu’à hier mercredi 12 décembre 2018 un grand forum s’est tenu à Kidal autour « des problèmes liés à l’eau et l’assainissement ». Dans cette région seulement 38% de la région aurait accès à une source d’eau.

Le Mali ne doit-il pas s’engager à mettre rapidement en œuvre les ODD ?

C’est une urgence. Dans les urgences, les particularités priment. Le gouvernement du Mali ayant donné son accord pour la réalisation des ODD numéro 6 doit sans plus tarder chercher des voies et moyens pour favoriser l’accès universel à l’eau.

C’est dans ce souci que WaterAid a organisé une formation de 25 journalistes les 29 et 30 mars 2018 au suivi de l’objectif 6 des ODD. Animée par des experts du domaine de l’Eau, de l’hygiène et de l’Assainissement, cet atelier a été l’occasion pour les hommes de médias d’acquérir des capacités et des méthodes adaptées pour le suivi des évolutions réalisées par le Mali dans l’atteinte de l’ODD N°6.

Cette formation qui avait pour objectif essentiel la connaissance de l’objectif 6 des ODD a été le lieu de noter que le secteur de l’Eau, de l’hygiène et de l’assainissement constitue un secteur transversal embrassant tous les autres. En effet, l’objectif 6 a un rapport étroit avec tous les 16 autres objectifs des ODD. L’eau est ainsi posée comme facteur d’assainissement, d’hygiène et de développement durable.

La réalisation de ces objectifs nécessite une coopération internationale, un renforcement des capacités, la participation de la population locale, etc. Il faut noter en passant que 80% du financement de l’ODD No 6 est assuré par les Nations-Unies et les autres partenaires techniques et financiers du Mali.

L’engagement du gouvernement pour la mise en œuvre de certains textes majeurs constitue un grand pas qu’il ne faut pas négliger. Mais il faut noter qu’il ne suffit pas de voter des textes, l’essentiel, c’est leur application. Le Mali a besoin de passer à la pratique pour faciliter à la population un accès équitable à l’eau.

La population doit s’engager à gérer rationnellement le peu qui reste

La population doit changer de comportement en matière de gestion d’eau. Cela est nécessaire si nous sommes conscients de toute la portée, de toute la réalité du changement climatique. À cet effet, le peu dont nous avons encore accès mérite une gestion rationnelle en évitant tout gaspillage.

Cela est possible lorsque les populations des différentes localités du Mali ayant un accès plus favorable à l’eau se mettent en tête qu’il y a des millions de citoyens qui meurent de soif. Quand le peu est bien géré, chacun peut y trouver de quoi assouvir sa soif.

Fousseni TOGOLA
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