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Moustiques génétiquement modifiés : Un autre moyen de lutte contre le paludisme
Publié le jeudi 13 decembre 2018  |  L’Essor
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Pour mieux informer l’opinion publique sur le projet des moustiques génétiquement modifiés, TARGET MALARIA MALI a initié un atelier de formation à l’endroit des journalistes de la presse écrite et Radio mardi 11 décembre à la Faculté de médecine au point G. Etaient présents à ladite formation une dizaine de journalistes ainsi que les responsables du projet


Target Malaria est l’union des chercheurs et spécialistes qui font des recherches afin de lutter contre le paludisme. Pour ce faire, le projet fait des collectes entomologiques dans quatre villages pour mieux comprendre les espèces de moustiques présents et leur comportement. Le projet consiste à réduire la population de moustiques vecteurs du paludisme et à combattre ainsi la transmission du paludisme.

« Ce n’est pas un projet de mise en œuvre, mais un projet qui fait des recherches, qui vise à réduire la population de moustiques en utilisant les moustiques pour lutter contre les moustiques», précise Dr Mamadou B. Coulibaly, le responsable du programme au Mali. La technique consistera à modifier l’ADN, c’est à dire à éliminer les femelles. Ainsi le mâle modifié sera lancé dans la nature. Ce qui va réduire la population de moustiques et réduire considérablement la transmission de la maladie.

Selon lui, il existe plus de 3500 modèles de moustiques dont 410 espèces d’anophèles qui sont les principaux agents de transmission de la maladie. Plus de 200 millions de personnes sont infectées par an par le paludisme, et 30 à 40 espèces d’anophèles transmettent le paludisme.

Pour Dr Mamadou B. Coulibaly, tous les autres moyens de lutte ont montré leurs limites, l’urgence est de trouver d’autres moyens de lutte durable et économique. C’est le cas des mâles stériles pour qu’ils ne puissent pas se reproduire, créer un micro climat favorable au développement des moustiques.

La technologie aura un impact sur la reproduction des espèces ciblées et le nombre de moustiques femelles anophèles, capables de piquer et de pondre des œufs, serait réduit sur de larges zones. Ceci est possible en altérant le ratio entre mâles et femelles et réduisant la fertilité du moustique femelle anophèle.

Les technologies actuellement développées sont testées dans l’environnement confiné de laboratoire à Imperial collège Londres (Royaume uni) et à l’université de Pérouse (Italie) pour préparer les prochaines phases de la recherche en Afrique. Il a indiqué qu’au Mali la recherche est encore à un stade précoce. Bien que les résultats jusqu’ici soient promoteurs, un chemin important est à parcourir.

Mais le Mali dispose d’un insectarium, un endroit pour garder les insectes. Cet endroit utilisé ici pour garder les moustiques permet de reproduire des conditions favorables afin de procéder à des expérimentations en milieu confiné. « L’accès de cet in sectarium est strictement conditionné à des règles précises et interdit à toute personne étrangère », met en garde le Dr Lakami Sylla, le chef de l’insectarium.

L’idée est simple : il s’agit de travailler dans ce milieu confiné avec des moustiques anophèles dont les mâles sont stériles, leur stérilité est ensuite induite par une modification génétique ne pouvant être transmise à la génération future. Et une fois en labo, les experts étudient le comportement.

Rappelons que Target Malaria est un projet à but non lucratif qui consiste à réduire la population de moustiques vecteurs du paludisme et à combattre ainsi la transmission de la maladie.

Il est composé de spécialistes en engagement avec les parties prenantes, et de conseillers en risques et en affaires règlementaires.

Son principal but est de mettre au point une approche novatrice, basée sur une technologie nouvelle qui arrêtera le paludisme avant sa transmission aux humains. Les autres pays qui ont utilisé cette méthode sont : le brésil, les Iles Caïmans, le Mexique, la Malaisie. Le Burkina s’apprête à relâcher son premier lot dans la nature et le Mali est toujours en phase étude. Le projet se concentre sur le moustique anophèle gambiae complexe qui est responsable de la plupart des cas de paludisme en Afrique.

Hamsetou Touré
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