L’École de maintien de la paix, Alione Blondin Beye abrite, depuis ce mercredi, les travaux de la Conférence de haut niveau sur le financement de l’efficacité des opérations à la paix mandatées et a autorisées par l’UA, à travers le fonds de la paix qui, dureront trois jours (mercredi, jeu et vendredi). La cérémonie d’ouverture des travaux était présidée hier par le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maiga.
Étaient également présents à cette rencontre, qui regroupe les officiers des pays membres de l’UA et de hauts représentants de l’organisation de l’Union africaine, le Dr Donald Kaberuka, haut représentant de l’UA pour le financement de l’organisation et le fonds pour la paix ; Mme Bintou Keita, sous-secrétaire générale pour les opérations de maintien de la paix de l’ONU. On y notait également la présence des ministres de la Défense, Tiémoko Sangaré et la Réforme de l’État, Mme Safia Boly ainsi que du DG de l’EMP, M. Cheick Dembélé.
Le général Dembélé a souhaité la bienvenue aux participants dans l’enceinte d’un établissement dédié à la promotion de la paix sur l’ensemble du continent en renforçant les capacités africaines de soutien aux opérations de maintien de la paix et en diffusant la culture de la paix. Il a exprimé la disponibilité de l’établissement à contribuer à la réussite des initiatives de promotion de la paix sur l’ensemble du continent et à travers le monde.
Pour Donald Kaberuka, cette initiative de fonds pour la paix est aussi pour le développement au regard de tous les facteurs d’épanouissement liés à celle-ci. En effet, selon le Représentant de haut niveau de l’UA pour le financement de l’organisation et le fonds pour la paix, c’est la paix qui garantit les investissements tant étrangers qu’africains sur le continent.
La sous-secrétaire générale de l’ONU pour les opérations de maintien de la paix, Mme Bintou Keita a expliqué qu’en matière d’opérations de maintien de la paix, l’Union africaine est le premier partenaire de l’organisation des Nations-Unies en témoigne les opérations en cours sur le continent, dont la Minusma au Mali.
Quant au Premier ministre, il a, au nom du président de la république et de l’ensemble du gouvernement, salué et encouragé l’initiative dans un contexte de manque de financement pour les opérations de paix sur le continent.
Il faut noter que c’est en marge des travaux du 11e sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA), en novembre dernier, consacré à la réforme institutionnelle de l’organisation, que les membres de l’organisation ont décidé de « revigorer » le Fonds de la paix de l’Union africaine créé en 1993, afin de permettre à l’organisation de financer rapidement ses initiatives en faveur de la paix sur le continent. Le Commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA, Smail Chergui, a affirmé que cette décision des États membres exprimait « leur besoin de recouvrer leur dignité par rapport à la dépendance exagérée des partenaires étrangers ». Il a expliqué qu’une installation des institutions de ce Fonds est prévue, afin d’assurer la traçabilité et la transparence dans sa gestion, permettant de renforcer la volonté des États membres de l’UA d’y contribuer. M. Chergui a rappelé à l’occasion que l’objectif fixé par l’UA était de financer le Fonds avec un montant de 400 millions de dollars d’ici 2021, notant que depuis 2016, les États membres ont contribué avec 60 millions de dollars.
Pendant trois jours d’échanges, les participants évoqueront de nombreuses questions liées à la paix et à la stabilité du continent africain : « l’ampleur, la portée et l’importance des défis à l’architecture internationale de paix » ; « l’examen des efforts actuels de l’Union africaine et de ses Etats membres dans le cadre de ses réformes de financement, y compris du fonds de la paix » ; « Arguments d’efficacité en faveur des opérations à la paix de l’UA » ; « « financement prévisible et durable pour les opérations de maintien à la paix mandatées et autorisées par l’UA »… pour ce dernier point, il s’agit de voir les progrès accomplis à ce jour dans le cadre du partenariat de financement entre l’Union africaine et l’ONU (résolutions 2320 et 2378), de faire une cartographie des positions respectives des partenaires sur la résolution-cadre du Conseil de sécurité des Nations-Unies.