Jeudi 13 décembre 2018 a eu lieu au tribunal de la commune V le procès intenté par la Cour Constitutionnelle du Mali contre Boubacar Yalkoué, directeur de publication du journal Le Pays. L’organisation de ce procès qui s’apparentait à celui des grands criminels de l’histoire par les autorités maliennes a de fortes répercussions sur la maigre économie de notre pays.
Au Mali, les pouvoirs publics se montrent en maîtres absolus en s’attribuant le plein pouvoir pour nuire aux paisibles citoyens. Le procès intenté contre Boubacar Yalkoué, directeur de publication du journal Le Pays, par la Cour Constitutionnelle, en est un exemple. Jamais on n’aurait vu un tel procès à travers tout l’arsenal guerrier déployé à l’occasion pour on ne sait pour quelle raison. Un tel dispositif n’est même pas mis en place à l’occasion du procès des grands criminels reconnus. Ce qui est vraiment déplorable dans cet agissement des pouvoirs publics, c’est qu’on prive le droit aux citoyens de circuler librement sur les voies publiques à travers le blocage de toutes les issues au tribunal de la commune V par les militaires.
Beaucoup de citoyens se demandaient ce qui se passait d’exceptionnel au niveau de ce tribunal de grande instance de Bamako. Par peur ou par mise en garde, beaucoup de magasins sont restés fermés pendant toute la durée du procès, soit de 8 h à 15 h. Rapprochée, une gérante d’un cyber café à la porte du tribunal soutient n’avoir reçu l’ordre d’ouvrir son magasin qu’à 11 heures. Cela reste de même pour des bouchers à la devanture du tribunal. Les agences de banques situées à proximité du tribunal, notamment la BIM, n’ont pas pu ouvrir leurs portes à cause de ce dispositif militaire.
Cette situation ne peut qu’être catastrophique pour un pays dont l’économie est agonisante. Qu’en est-il des sommes débloquées pour le déploiement de ces forces de l’ordre ? Elle aurait pu permettre de régler le droit de certains grévistes. Tout ce beau monde ou plutôt ces gaspillages déguisés en besoin de sécurité des magistrats devraient être purement et simplement refusés par le tribunal où se tient tous les jours des procès de détenus dangereux, sans pratiquement une telle forme de sécurité. L’État malien se trouve en violation de la liberté de ses citoyens, comme il a d’ailleurs toujours été le cas.