SociétéAdama Mariko, président de la fédération malienne de karaté et disciplines associées : “Aujourd’hui, mon objectif pour le karaté malien c’est d’aller vers l’excellence”
Dans un entretien exclusif, le président de la Fédération malienne de karaté et disciplines associées, capitaine Adama Mariko, nous parle de l’état du karaté malien, de certains résultats enregistrés au début de son deuxième mandat, ainsi que les innovations apportées par le Bureau fédéral pour le développement de la discipline.
Aujourd’hui : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Capitaine Adama Mariko : Je suis le capitaine Adama Mariko de la gendarmerie nationale du Mali et président de la Fédération malienne de karaté et disciplines associées. Je suis également un détenteur de la ceinture noir 8 dan et expert fédéral.
Comment se porte aujourd’hui le Karaté malien?
Aujourd’hui Dieu merci, notre discipline qui est le karaté se porte très bien. Nous menons nos activités régulièrement et tout se passe bien, comme nous le souhaitons. Malgré des petites difficultés, nous arrivons à nous en sortir.
Après votre réélection à la tête de la Fédération malienne de Karaté et disciplines associées en mi-2017. Pouvez-vous parler de certains résultats que votre équipe a enregistrés depuis lors ?
Il faut reconnaitre que depuis le mois de juin 2017 jusqu’à nos jours soit un an et demi, nous avons enregistré plusieurs résultats sur le plan national et international. Par exemple, l’année dernière, nous avons participé au championnat sous-régional de la Zone II en Sierra Léone où le Mali s’est classé deuxième en remportant plusieurs médailles d’or et d’argent. Après cela, nos athlètes ont participé avec brio aux jeux d’Algérie. Malheureusement, cette année, pour des problèmes budgétaires, nous n’avons pas pu participer à cette compétition en Algérie. Au cours de cette année 2018, le Mali pour la première fois de son histoire, a eu un coach mondial dans le domaine du karaté. Avec tous ces résultats, je peux dire qu’en une année et demi seulement, nous avons enregistré des très grandes performances tant sur le plan sous-régional que mondial.
Votre Bureau a-t-il apporté des innovations par rapport aux compétitions ?
Par rapport aux compétitions, nous avons apporté plusieurs innovations et d’ailleurs nous continuons de le faire. Depuis notre arrivée à la tête de la Fédération malienne de karaté et disciplines associées, nous avons pu multiplier le nombre de compétitions afin que les athlètes puissent être en forme avant des compétitions internationales. Nous étions à deux compétitions nationales et participation à une compétition régionale, mais aujourd’hui nous arrivons à organiser plusieurs compétitions au niveau national et participons à deux compétitions régionales et africaines. En plus de ces compétitions, nous organisons d’autres compétitions de karaté pour les catégories juniors, cadettes et les minimes. Dons, nous pouvons dire que les choses ont beaucoup changé au niveau du karaté.
Nous avons appris la mise en place des deux commissions ”Cours des cadres” et ”l’ordre des experts” au sein de la Fédération. Pouvez-vous nous parler des impacts de ces deux commissions sur la pratique de la discipline au Mali ?
S’il n’avait pas le Cours des cadres au sein de la Fédération, il fallait le créer et cela pour le développement de la discipline. Il faut que les gens sachent que la mise en place de ce Cours n’est pas une idée du président, mais c’est le statut de la Fédération qui prévoit sa mise en place afin d’avoir l’avis des grands maîtres sur le développement de la discipline. Il est nécessaire pour le karaté malien. Aujourd’hui, nous faisons un même karaté, hier ce n’était le même cas parce que les styles et les mouvements étaient tellement différents ! Le Cours des cadres a permis d’unifier le karaté malien et de nous unifier par rapport à la forme et la pratique du karaté. Il a aussi permis à beaucoup de hauts gradés de se retrouver et de travailler ensemble la discipline en profondeur. Il est important de souligner que le karaté ne se limite pas seulement au coup de poing et au coup de pied. Pour un pratiquant avancé, il faut une connaissance approfondie de la discipline dans plusieurs domaines. Par rapport à l’Ordre des experts, il faut retenir que cet Ordre des experts est une partie du Cours des cadres. Dans toute discipline, il y a des phases, la phase pratique, la phase compréhension et la phase avancée. C’est dans cette phase avancée qu’on a besoin des experts. Nous avons créé cet Ordre des experts afin renforcer la discipline sur l’ensemble du territoire national. Les membres de cet Ordre ont pour objectif d’accompagner la Fédération à traiter les grandes questions liées à la discipline. Les experts sont sélectionnés par les membres de Cours des cadres. Aujourd’hui, au niveau de toutes les régions, il y a un expert qui est capable de répondre valablement à toutes les questions liées au karaté.
C’est sous votre mandat que le Mali a eu son premier coach mondial. Que pensez-vous aujourd’hui de cet exploit ?
Le coach mondial dont vous parlez est Cheick Hamed Traoré, le fils de Maître Bob. Cet exploit est très remarquable et c’est quelque chose qui nous honore et qui honore le karaté malien. C’est une fierté pour moi aujourd’hui que Cheick Hamed Traoré a été gradé coach mondial, parce tout simplement c’est sous mon mandat qu’il a obtenu ce grade. Ce jeune athlète a effectué plusieurs formations avant de passer son examen en Espagne afin de mériter ce titre. C’est pour vous dire que c’est en travaillant fort qu’il a pu obtenir ce titre qui honore tout le Mali.
Pouvez-vous parler des difficultés auxquelles la Fédération malienne de Karaté et disciplines associées sont confrontées aujourd’hui?
Aujourd’hui, les difficultés auxquelles la Fédération malienne de karaté et disciplines associées sont confrontées est d’ordre financier. La Fédération malienne de karaté et disciplines associées, comme les autres fédérations, si elle a des difficultés, ce n’est pas les ressources humaines, pas la compétence, mais c’est les moyens financiers. Cette année, nous n’avons pas pu participer à deux compétitions, une africaine et une mondiale, pour des raisons budgétaires. C’est pour vous dire que nos difficultés majeures sont les moyens. Je profite de cette occasion pour remercier une fois de plus Monsieur Habib Sissoko, président du Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm) parce que si aujourd’hui nous arrivons à réaliser nos activités, c’est grâce à lui. Il faut rappeler que 95% de nos activités sont financées par le soutien du Comité national olympique du Mali et sans ce comité beaucoup de fédérations n’existeront que de nom.
Quels sont les défis majeurs auxquels vous allez relever pour le reste de votre mandat ?
Pour le reste du mandat, nous sommes dans la droite ligne de la préparation des jeux du Japon parce que le karaté est désormais une discipline olympique. Donc, il est important que nos athlètes puissent participer à ce tournoi pour préparer les Jeux olympiques. Comme disait Habib Sissoko, il faut éviter d’accompagner les autres athlètes, mais il faut réaliser des résultats. La direction technique du karaté est à pied œuvre pour que nos athlètes puissent faire des résultats lors des compétitions internationales. Aujourd’hui, mon objectif, c’est d’aller vers l’excellence et cela en multipliant la formation à tous les niveaux de la discipline.
Votre mot de la fin ?
Je remercie tout d’abord vous les journalistes parce que c’est à travers vous que nous arrivons à faire passer les messages, ensuite le Comité national olympique et sportif du Mali, ainsi que tous les sponsors du karaté à savoir Sotelma-Malitel et le Pmu-Mali. Un remerciement spécifique à l’adroit de Monsieur Habib Sissoko que je ne cesserai de remercier à mon nom et au nom du karaté pour ses soutiens.