Triste, bien triste, le nouveau sort de l’opposition malienne, incarnée par deux principales plateformes politiques, le FSD (Front pour la Sauvegarde de la Démocratie) et le COFFOP (Collectif des Forces Patriotiques) et l’ancien clan CMDT de l’ADEMA-PASJ en ADEMA Association. Par manque de vision stratégique et de contenu politique dans ses actions, toutes les initiatives de protestations de cette opposition se vouent à l’échec. La preuve, l’échec de sa marche ‘’patriotique’’ du 15 décembre, pourtant annoncée en grandes pompes mais soldée par le refus des militants à répondre à l’appel. Sans doute l’heure est à la démobilisation chez Soumaïla Cissé et ses amis de circonstance. Pourquoi ?
Opposants le jour et proches du pouvoir le soir, ou opposant soi-même sans son parti politique, sinon opposant pour tout simplement jouir des faveurs pécuniaires du chef de file de l’opposition…. Voilà schématiser la situation du plus grand nombre des dirigeants politiques qui font des gymnastiques derrière Soumaïla Cissé au sein de l’opposition. Dans cette situation, le mérite revient au leader du CDR, l’activiste Ras Bath, qui a pris ses distances avec cette opposition, pour mener comme toujours de façon unitaire sa lutte, avec au menu le mot d’ordre de désobéissance civile à partir de Janvier. Pour symboliser ‘’mal’’ ses actions, le chroniqueur-activiste a porté son choix sur la louche ‘’Galama’’, dans l’espoir de se faire inviter autour de la table par le pouvoir.
Par rapport à cette opposition réunissant le FSD, la COFFOP et l’Adema Association, force est de reconnaître qu’elle souffre d’un véritable leadership politique pour faire adhérer à sa cause la majorité des Maliens. Sans pouvoir réussir à concentrer ses efforts sur cet objectif, elle a choisi à orienter son combat sur les manifestations de rue. La fréquence des mouvements, rassemblements et actions de vigueur a été telle contraignante que cela ne mobilise plus, plutôt ne fait plus le poids devant la détermination des autorités publiques à faire régner la quiétude dans la capitale.
Après les manifestations de contestations électoralistes dans la mouvance de l’élection présidentielle d’aout, aucune autre action de cette opposition n’a été couronnée de succès. Entre le marteau des pouvoirs publics et l’enclume de leurs vrais militants (qui ne sont jamais d’accord avec leur conduite) ces leaders de l’opposition ne savent plus à quel saint se vouer. Comme l’Association ‘’Yèrè Wolo Ton’’ de la période de transition de 2012 elle voulait jeter son dévolu sur les ‘’badauds’’ des différentes places publiques du centre-ville de Bamako. Après la marche avec barricade du 8 décembre qui avait enflammé certaines artères de la capitale, mais réprimée par les forces de l’ordre avec le soutien des commerçants du marché Rose, cette méthode n’a plus été rééditée par elle. Pour preuve, en vue de son grand rassemblement du 15 décembre sur la place de la Liberté, l’opposition comme des ‘’gilets jaunes’’ de la France avait indiqué des points de rencontre dans l’espoir de faire converger ceux qui ont pris goût dans la provocation, vers la place de la liberté. Ces points comme indiqués dans leur communiqué diffusé en grande pompe sur les réseaux sociaux et certains médias de la place étaient : le Champ hippique (CI et CII), terrain du Camp digue (CIII et CIV) et le palais de la Culture (CV et CVI). Hélas, ce message comme tombé dans l’oreille d’un sourd n’a réussi à mobiliser personne.
La raison n’est pas à chercher loin, l’heure est à la démobilisation chez les opposants. Lesquels, après avoir été en déphasage avec leurs militants, ne sont plus en odeur de sainteté avec leurs propres députés (qu’ils accusent d’avoir voté la loi sur la prorogation du mandat de cette législature), maintenant ils viennent de perdre la caution de ceux qui suivent les mouvements populaires, sans raison valable. Donc, en cachette, certains de ces opposants ont bien raison de demander au régime d’IBK un gouvernement d’union nationale. An Ka Maliba Bè ka Tagnè !