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Projet de loi d’entente nationale : Le sujet qui fâche les organisations de défense de Droits Humains !
Publié le lundi 17 decembre 2018  |  Le Sursaut
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Contraintes à l’annulation de leur marche pacifique dans la matinée, les Organisations de défense de droits humains et Associations de victimes fortement remontées, étaient devant les hommes de média dans l’après-midi du mardi 11 décembre à la Maison de la presse afin de réaffirmer leur détermination pour le retrait du projet de la loi d’entente nationale (Qui n’est qu’une impunité, selon elles). Conférencier principal, le président de l’Association Malienne des Droits de l’Homme, Me Moctar Mariko, avait à ses côtés, la représentante de l’Amnistie International Mali, Salif Fofana et la présidente de l’Association des Victimes de la Crise du Nord, Mme Haïdara Aminaï Maïga.

« En dépit de la délocalisation de notre marche dans un lieu qui ne souffre d’aucune interdiction à caractère illégal, nous avons fait l’objet de sérieuses mises en garde par la Police. Par souci d’éviter la violence et de préserver la sécurité des marcheurs et la presse, nous avons décidé de reporter sine die la marche et organisé cette présente conférence pour partager l’information » s’est indigné Me Moctar Mariko en guise d’introduction.

Aux yeux du président de l’AMDH, la décision du Gouverneur du district de Bamako est en violation flagrante de la Constitution du 25 février 1992 de la République du Mali et des instruments juridiques nationaux et internationaux relatifs aux droits de l’Homme.

Soutenant que leurs organisations sont des acteurs du mouvement démocratique au Mali, il dira qu’elles ont participé pleinement à l’avènement d’un Etat respectueux des valeurs universelles. « Nous regrettons, que de telles pratiques soit faites au Mali pendant que le monde entier célèbre le 10 décembre en commémoration du 70ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme » a-t-il déploré.

Sur un autre plan, il est revenu sur les propos du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, qui selon lui, n’a pas bien voulu donner une réponse aux préoccupations légitimes des populations dans son intervention à l’occasion de la 23ème édition de l’Espace d’Interpellation Démocratique (EID).

Conscient qu’il est impératif de donner la chance au pardon et imprégné des concepts d’amnistie, Me Moctar a précisé que leur combat consiste à dénoncer la volonté du gouvernement de rejeter toute exonération de poursuites contre des acteurs des crimes graves, notamment les crimes de guerre, crimes contre l’humanité, et tout crime réputé imprescriptible.

De ce fait, Me Mariko précise qu’elles (51 Organisations de défense de droits humains et Association de victimes) ne s’opposent pas à des mesures d’amnistie car conscientes que dans le cadre d’une crise comme celle du Mali, il est impératif de donner la chance au pardon. Cependant, elles s’opposent au projet de loi dite d’entente nationale et aux mesures d’amnistie telles qu’initier par le Gouvernement et soumises aux députés. Autrement dit, ces organisations par la voix du président de l’AMDH rejettent toute exonération de poursuites en faveur des acteurs des crimes graves, notamment les crimes de guerre, crimes contre l’humanité, et tout crime réputé imprescriptible. « Ce projet de loi est une grave menace à la justice, la paix et la réconciliation durable et le gouvernement doit différer son adoption » a-t-il déclaré.

A son tour au pupitre, la présidente de l’Association des victimes de la crise du Nord a souligné que leur organisation avait exhorté les plus hautes autorités à surseoir au processus et à engager des consultations. « On peut se demander comment ce texte pourrait permettre l’entente nationale, sinon, la réconciliation et la paix, en ignorant les victimes et en bafouant leurs droits ? » s’est-elle interrogée.

Quant au représentant de l’Amnistie International Mali, il fera savoir que leurs organisations vont toujours se battre pour le retrait de ce projet de loi. « Même après son adoption à l’Assemblée Nationale, si ce n’est pas promulguée par le chef de l’Etat, ce n’est point une peine perdue pour nous » a clarifié Salif Fofana.

Par Mariam SISSOKO

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