Des 90 000 objets d’Afrique subsahariennes recensés par le rapport dans les collections publiques françaises, la France à travers son président a décidé que 26 œuvres seront restitués au Bénin, qui en a fait la demande. Cette décision intervient suite à un rapport préconisant la restitution des œuvres volées pendant la colonisation. Le Mali possède selon le rapport Edwin-Saroy 6910 objets d’arts.
La bataille de la restitution des œuvres que la colonisation, la guerre ou les fouilles archéologiques ont entraînées hors de leur pays d’origine a remué fortement le monde de l’art. Une première victoire est à porter de main. La France vient d’annoncer son de restituer des œuvres symbole de l’identité africaine.
Emmanuel Macron, le président français a décidé de restituer 26 œuvres réclamées par les autorités du Bénin, « volées » par l’armée française en 1892. « La restitution des œuvres béninoises ne doit pas constituer un cas isolé ni purement symbolique », a dit M. Macron.
Cette décision intervient, après la remise d’un rapport sur la restitution par la France d’œuvres d’art africain.
Le chef de l’Etat français, qui s’était engagé l’an dernier à étudier ces restitutions, propose aussi de « réunir à Paris au premier trimestre 2019 l’ensemble des partenaires africains et européens » pour définir le cadre d’une « politique d’échanges » d’œuvres d’art.
Le Bénin, qui avait contribué à lancer le dossier en réclamant la restitution des statues royales d’Abomey, actuellement propriété du Musée du quai Branly, s’était réjoui que la France « soit allée au bout du processus ».
M. Macron « souhaite que toutes les formes possibles de circulation de ces œuvres soient considérées : restitutions, mais aussi expositions, échanges, prêts, dépôts, coopérations ».
Le rapport qui a été remis au président de la République propose une évolution de la législation afin de restituer aux Etats demandeurs des milliers d’œuvres d’art africain arrivées pendant la colonisation, qui se trouvent dans les musées français.
Parmi ses pays dont leurs œuvres ont été l’objet de vols, figurent : le Tchad avec 9200 œuvres, le Cameroun 7800 et Madagascar 7500. Notre n’est pas en marge. Le Mali a 6910 objets d’arts, la Cote d’Ivoire (3951), le Benin (3157), le Congo (2593), le Gabon (2448), le Sénégal (2281), la Guinée (1997)…
70 000 objets au Musée du Quai Branly
Selon le rapport Savoy-Edwin, des 90 000 objets d’arts, 70 000 se trouvent au Musée du Quai Branly Jacques Chirac dont 46 000 volés durant la période 1885-1960, susceptibles selon le rapport Savoy- Edvim Sarr d’être restitués. Ce chiffre n’inclut pas plusieurs milliers hébergés par les Missions des Musées, qui rassemblent les objets collectés par les congrégations catholiques en Afrique, révèle le rapport.
Aussi, des pièces proviennent des territoires qui n’ont pas été colonisés par la France. Il s’agit entre autres de : l’Ethiopie (3081), Ghana (1656), Nigeria (1148), RD Congo (1428).
Trois phases ont été proposées pour la restitution des objets d’art africain. La première phase interviendra au printemps 2019, la seconde phase du printemps 2019 à novembre 2022, qui devrait permettre à un inventaire complet, faciliter l’accès et le partage des documents digitaux, mettre en place des commissions « ateliers » dans le cadre d’un dialogue intensif. Selon les concepteurs du rapport, aucune date de fin n’est prévue pour cette 3e phase qui commencerait en novembre 2022. « Ce serait celle du transfert de la majeur partie des œuvres ».
La plus part des musées occidentaux possèdent des œuvres volées ou du moins acquises dans des conditions douteuses.
Le Musée royal d’Afrique centrale de Belgique (180 000), le British Muséum (69 000 objets), Weltmuseum de Vienne (37 000), le Futur Humbolt de Berlin (75 000)….
Aujourd’hui, la plupart des pays spoliés réclament leurs trésors et leurs revendications sont de plus en plus nombreuses et véhémentes.
Les pays émergents, eux-aussi, sont de plus en plus virulents en matière de revendication de leurs trésors culturels.
Selon le rapport, les collections des Musées nationaux africains excèdent rarement œuvres, souvent de peu de valeurs artistiques. Que c’est dommage !