La salle de conférence du conseil régional de Tombouctou a abrité le lundi 10 décembre une rencontre de sensibilisation sur les enjeux du développement à l’intention de plus d’une cinquantaine de combattant venant des mouvements armés. Initiée par les autorités intérimaires de la région, la réunion visait à faciliter les investissements à travers la sensibilisation des groupes armés, à créer des conditions favorables à la collaboration de la population et à sensibiliser les communautés pour faciliter un vivre en ensemble et une cohésion sociale. A travers cette rencontre, les organisateurs ont espéré obtenir auprès des groupes armés, l’engagement de faciliter et de permettre aux investisseurs, entrepreneurs et bureau d’études de faire des réalisations sur l’ensemble de la région. Les travaux étaient placés sous la présidence de Boubacar Mahamane, membre des autorités intérimaires de Tombouctou.
A l’ouverture de la cérémonie, Boubacar Mahamane a rappelé aux combattants la nécessité impérieuse de trouver des voies et moyens pour garantir la sécurité aux investisseurs afin que le développement puisse être une réalité. Il a fait remarquer que beaucoup de démarches ont été menées pour convaincre les bailleurs de fonds à revenir. Plusieurs parmi eux sont encore hésitants à cause de l’insécurité sur le terrain et sur les routes et ils demandent des garanties. Pour étayer tout ce qui a été dit, les combattants ont eu droit à une présentation sur la situation sécuritaire qui reste toujours préoccupante, du fait de la multiplication des attaques, des braquages, des assassinats ciblés et des enlèvements de véhicules contre les populations, les acteurs humanitaires, les partenaires au développement et les services sociaux de base. Il ressort de l’exposé que les cercles de Tombouctou, Goundam, Gourma Rharous et Niafunké ont enregistré le plus grand nombre d’incidents sécuritaires.
Le conférencier a souligné que les attaques des convois, les braquages, les assassinats ciblés ont eu des incidences graves sur le ravitaillement des populations en denrée alimentaire et ont provoqué la limitation des interventions sur le terrain de la part des Collectivités territoriales, des services techniques de l’Etat, des entreprises, des ONG et les humanitaires.
Autres conséquences, Boubacar Mahamane a révélé le refus de certains partenaires techniques et financiers à investir dans la région. D’autres réduisent, diminuent ou limitent leurs actions. Sur un tout autre plan, l’insécurité a causé la limitation des mouvements des personnes et des biens, la diminution des réalisations d’infrastructures sociales de base entre autres. Compte tenu de la pertinence des arguments développés, les combattants ont reconnu que l’insécurité a engendré la précarité chez les populations. Ils ont dénoncé beaucoup d’actes perpétrés qui ne sont pas faits par les groupes armés mais plutôt par des bandits qui souillent le nom des combattants.
Devant la véracité des faits, certains groupes armés ont fait des propositions et ont déploré le manque de communication, et de synergie d’actions dans la traque des bandits. A la fin des travaux, les participants ont formulé plusieurs recommandations dont l’établissement d’un plan de coordination sécuritaire pour faciliter les investissements. Ils ont aussi recommandé la dotation des mouvements en carburant, pièces de rechange et une prise en charge alimentaire pour organiser des poursuites ; l’organisation des missions de sensibilisation et de plaidoyer dans les bases des mouvements par le conseil régional ; la création d’un cadre de concertation et de consultation des chefs de zone et de base.