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Le ministre Témé sur la controverse de l’homosexualité a l’école:
Publié le lundi 17 decembre 2018  |  Info Matin
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© aBamako.com par Momo
Atelier de validation du PRODEC 2
Bamako, le 9 juin 2018 le ministre de l’Education nationale a présidé l’Atelier de validation du programme décennal de développement de ‘Education PRODEC 2 au Radisson Blu
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Gagné par le souci de la clarté, le ministre de l’Éducation nationale, le Pr Abinou Témé, depuis que la polémique sur l’homosexualité à l’école a éclaté, sort de son silence pour balayer d’un revers de la main la rumeur qui a alimenté les réseaux sociaux sur ce sujet controversé. Tout est parti des propos relayés, dans la presse locale, de l’imam Dicko, président du Haut conseil islamique du Mali, soutenant que les «écoles allaient bientôt être assujetties à l’enseignement de l’homosexualité». «Pas possible» ! Répond le ministre de l’Éducation qui ajoute tout de go que «l’école sera toujours le reflet de nos valeurs». Entretien…

Depuis que la rumeur a enflé sur les réseaux sociaux, suite à la sortie publique de l’imam Mahmoud Dicko affirmant que «l’enseignement de l’homosexualité serait bientôt une réalité dans nos écoles», c’est la première fois que le ministre de l’Éducation nationale, le Pr Abinou Témé intervient publiquement sur ce sujet pour redresser les torts et recadrer les choses s’agissant de la série d’activités techniques et pédagogiques qui se déroulent à Ségou et qui regroupent les représentants de plusieurs départements ministériels, dont le ministère de l’Éducation nationale, pour permettre aux enfants de mieux apprendre leurs corps.

En rentrant dans le cœur de la polémique sur «l’enseignement de l’homosexualité dans les écoles», une déclaration publique de l’imam Dicko, président du HCI, relativement aux travaux d’un atelier à Ségou qui regroupe des spécialistes de l’Éducation nationale, le ministre Témé répond que les modules et outils pédagogiques dont il s’agit sont forcément conçus à partir de nos réalités socio-culturelles. Il ne pouvait d’ailleurs en être autrement dans la mesure où, assure-t-il, l’école participe à la valorisation des ressources humaines du pays : en les dotant de qualités à la fois intellectuelles et morales.

Pour le ministre de l’Éducation, l’école, creuset du savoir pour nos enfants, ne peut pas ne pas intégrer les valeurs culturelles de notre pays. C’est bien dans cette logique que l’école, depuis toujours, ici comme ailleurs, reste attachée à l’enseignement de l’homme.

Et, dans notre pays, reconnaît le ministre, depuis des années, il y a un souci d’amélioration de l’éducation sexuelle à l’école. Il s’agit, selon lui, de donner une information saine aux enfants sur leurs corps dans le but justement de leur permettre de gérer, en toute responsabilité et, sans complexe, les nombreux problèmes liés à leur sexualité à l’école.

«On leur apprend, sans complexe, leurs corps pour que leurs parcours scolaires ne soient pas perturbés par des difficultés de la vie», explique le ministre Témé. Et de rappeler la tenue, récente, à Abidjan (Côte d’Ivoire), d’un important rendez-vous international, sous l’égide de l’Unesco, ayant regroupé des pays comme le Niger, le Sénégal, la Mauritanie, la Gambie, le Mali, etc., lié à la problématique de l’éducation sexuelle des enfants.

C’est dans cette logique que des programmes de modules scolaires sont en discussion à Ségou, regroupant plusieurs représentants de départements ministériels, notamment l’Éducation nationale, la Femme, l’Enfant et la Famille, la Jeunesse et la Construction citoyenne, qui ont en charge la gestion de cette problématique.

Il est clair, pour le ministre Témé, que «tout ce que nous faisons, intègre nos valeurs culturelles et sociales». Il affirme sans ambages qu’»aucun Malien ne peut raisonnablement croire que l’école malienne va intégrer des concepts que nous ignorons dans notre culture». Le ministre Témé, sans détour, l’avoue : «Il ne peut pas être question, pour le ministère de l’Éducation nationale, gardien également des valeurs sociétales, d’enseigner l’homosexualité à l’école, contrairement à ce qui a été annoncé sur les réseaux sociaux».

Une recherche documentaire et non des modules à enseigner

Pour le ministre de l’Éducation, qui tient à lever toute équivoque sur cette question, les activités, jusqu’ici techniques, ne répondent qu’à un besoin de recherche documentaire sur l’étude de la question et ne sauraient donc être considérées comme des modules ou des outils définitifs.

Abordant la logique d’ouverture qui guide le département de l’Éducation vis-à-vis des partenaires des écoles, le ministre Témé se souvient, il n’y a pas encore longtemps, de l’atelier qu’il a co-présidé avec l’imam Dicko et dont le thème portait sur «l’intégration des écoles coraniques dans le système éducatif malien». À l’image de cette activité phare, développe le ministre de tutelle, tout ce que l’école fait dans le cadre des programmes scolaires destinés aux enfants est un processus participatif impliquant tous les acteurs de l’école avant d’être définitif.

C’est pour cela que le ministre Témé réitère que l’école est ouverte à toutes les suggestions, pourvu qu’elles contribuent à améliorer ses méthodes et ses pratiques. D’où, son souhait ardent de voir le président du HCI, l’imam Dicko, se prémunir de précautions pour prendre attache avec les autorités scolaires, leur exposer ses préoccupations avant de les mettre sur la place publique. Et cela, pour l’intérêt bien compris de l’école malienne.

Et pour cause. Selon lui, du fait que l’école est avant tout une affaire de tous, il importe que les agissements des uns et des autres vis-à-vis d’elle soient constructifs et positifs plutôt que de viser à jeter inutilement sur elle la polémique malsaine qui ne peut que l’affaiblir.

Telle est la vision du ministre Témé pour le meilleur accompagnement dont l’école a besoin de la part de tous ceux qui sont soucieux de son devenir et qui savent qu’elle ne peut relever la tête que lorsqu’elle affronte sereinement les multiples défis auxquels elle est confrontée pour son épanouissement.

Ccom/MEN

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