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Mali: l’ONU conclut à la responsabilité de chasseurs dogons dans un massacre en juin
Publié le mercredi 19 decembre 2018  |  AFP
Antonio
© Autre presse par DR
Antonio Guterres
Antonio Manuel de Oliveira Guterres
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Bamako - L’ONU a conclu mardi à la responsabilité de chasseurs traditionnels dogons dans le massacre fin juin de 24 membres de la communauté peule dans le centre du Mali, alors que des tensions ont éclaté la veille dans la région après l’arrestation de chasseurs suspectés de
l’assassinat de sept civils.

Une enquête de la mission de l’ONU au Mali (Minusma) rendue publique dit avoir "permis de conclure qu’au moins 24 personnes, toutes membres de la communauté peule de Koumaga (cercle de Djenné, centre) ont été tuées par un groupe de personnes identifiées comme des chasseurs traditionnels (dozos) lors d’une série d’attaques" les 23, 24 et 25 juin.

Les chasseurs dozos prétendent protéger les Dogons contre les Peuls alors que le conflit entre les deux communautés s’est exacerbé.
"Toutes les victimes ont été exécutées par balle, avec des armes automatiques ainsi que des fusils de chasse traditionnels", précise le rapport.
La Minusma "recommande" au gouvernement malien de déployer des forces de sécurité dans les localités du cercle de Djenné "les plus affectées par des attaques et susceptibles de l’objet d’attaques par les dozos et d’autres groupes armés".

La mission de l’ONU réclame également que le gouvernement "rende public" les résultats de sa propre enquête sur Koumaga et qu’il "mette urgemment en oeuvre les mesures de désarmement et de démantèlement des milices dozos" comme il s’y est engagé, sans résultat probant jusqu’à présent.

Toujours dans le centre, la ville de Bankass a été le théâtre lundi de tensions après l’arrestation par l’armée de trois chasseurs traditionnels dogons.

Ils sont soupçonnés d’avoir assassiné sept passagers d’un camion de transport et d’avoir rançonné les autres passagers de quelque 3 millions de francs CFA, selon le gouverneur de Mopti, chef-lieu de cette région où des violences intercommunautaires ont fait plus de 500 morts civils en 2018, selon
l’ONU.
"Des jeunes ont brûlé des pneus et défié l’autorité mais le calme est
revenu", a déclaré mardi à l’AFP un élu local, alors que le gouverneur a dit
suivre la situation à Bankass "avec grande préoccupation".
Selon Hamadoun Dicko, président de la jeunesse de Tabital Pulaaku,
principale association peule du Mali, le groupe d’autodéfense des Dogons "Dan
Nan Ambassagou", dont les trois hommes seraient membres, a "ordonné aux jeunes
Dogons de Bankass de sortir dans la rue et de s’attaquer à la gendarmerie. Ils
ont saccagé, pillé et brûlé".
Ils sont ensuite "entrés dans le quartier peul, ont brûlé le hangar du chef
de quartier peul (...) avant d’être déroutés par les jeunes Peuls du
quartier", a-t-il ajouté à l’AFP.
Depuis l’apparition il y a quatre ans dans le centre du Mali du groupe
jihadiste du prédicateur peul Amadou Koufa --tué le mois dernier dans une
opération militaire française soutenue par l’armée malienne, selon Paris et
Bamako--, les violences se multiplient entre les Peuls, traditionnellement
éleveurs, et les ethnies bambara et dogon, pratiquant majoritairement
l’agriculture.
Les Peuls dénoncent des exactions de groupes de chasseurs, tolérées voire
encouragées selon eux au nom de la lutte contre les jihadistes, par les
autorités ou l’armée, ce que dément le gouvernement.
L’armée a récemment assuré avoir "intensifié les patrouilles au centre du
pays suite à la démultiplication des affrontements communautaires".
sd/siu/jlb
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