Dans le futur classement des pays africains en matière de respect des droits humains, le Mali pourrait se retrouver très bas de la liste. Depuis la proclamation des résultats de l’élection présidentielle, couronnée de contestations par l’opposition, le pouvoir en place a instauré une stratégie de privation des libertés d’opinion et d’expression, à travers la répression des marches.
Le Mali n’a jamais connu autant de violations des droits humains que celles exercées en ce moment par le régime d’IBK. Plongé dans une crise politique au sortir de l’élection présidentielle, notre pays, par manque d’initiative et de dialogue politique, est accusé par plusieurs organisations internationales et nationales de défense des droits de l’homme de violation des droits fondamentaux des citoyens, pourtant garantis par la constitution. Toute chose qui ne l’honore point et risquerait de le placer en dernière position dans le futur classement des pays africains en matière de respect des droits humains.
Depuis l’avènement de la démocratie, le Mali était jusque-là considéré comme un pays respectant les droits de l’homme. Il a signé toutes les conventions et les textes relatifs au respect des droits de l’homme. Les libertés d’opinion et d’expression étaient une réalité.
Mais, ces dernières années, plus singulièrement en cette période post-électorale, le pays est plongé dans une spirale de dictature qui ne dit pas son nom. Les libertés de presse, d’opinion et d’expression sont violées. Les marches sont interdites et réprimées dans le sang en violation flagrante de la constitution.
Les lieux symboliques de la démocratie tels que la Bourse du travail (qui n’a jamais été interdite pour un rassemblement, même sous le régime dictatorial de Moussa Traoré) a été interdite par le régime d’IBK. Ces actes et décisions du pouvoir portent aujourd’hui un grand coup à notre démocratie, acquise très chèrement.
Toute chose qui, aujourd’hui, fait que le Mali est accusé par plusieurs organisations internationales et nationales de défense des droits de l’homme, qui elles aussi ont été interdites de marcher, par une décision du gouverneur du District de Bamako.
En conférence de presse, la semaine dernière, ces organisations ont dénoncé l’interdiction des marches par le gouverneur du District de Bamako qu’elles qualifient d’anti-démocratique et attentatoire aux libertés fondamentales. Selon elles, le déni du droit de manifestation, de réunion, d’association et liberté d’expression est en violation flagrante de la constitution du 25 février 1992 de la République du Mali et des instruments juridiques nationaux et internationaux relatifs aux droits de l’homme.
La directrice exécutive d’Amnesty international, Ramata Guissé, déclarait également dans une conférence de presse que les droits humains sont dans leur globalité violés au Mali, à travers la répression des marches de l’opposition. À l’en croire, il n’y a aucune mesure prise par le gouvernement pour améliorer les droits humains au Mali.
Pour éviter à notre pays les conséquences de ces violations des droits humains, le régime d’IBK doit se ressaisir en restaurant le respect des droits humains, condition sine quoi non d’une vraie démocratie.