Nous nous sommes entretenus avec les avocats de Boubacar Yalcoué, jeudi dernier, dès leur sortie de l’audience portant sur la plainte en diffamation contre notre confrère. Auparavant, Nous avons aussi interrogé Makan Koné, ancien président de la Maison de la Presse.
Me Demba Traoré, avocat de Yalcoué, a soutenu : « Nous avons expliqué tous les vices de ce jugement. Le droit a désigné ceux qui doivent porter plainte, comment le faire, or, on a vu que ceux qui ont convoqué ce jugement, Manassa et ses hommes n’ont pas respecté la procédure. Ils ont dit qu’ils ont porté plainte en leurs noms, mais à la lecture de la plainte, on s’aperçoit qu’elle est faite au nom de la Cour constitutionnelle. Il n’y a pas de décision de la Cour constitutionnelle qui montre que c’est elle qui a introduit la plainte. Nous nous sommes dit : s’ils n’ont pas porté plainte au nom de la Cour constitutionnelle, alors pourquoi mentionner la cour dans le dossier? Il n’y a pas eu de réponse. Nous sommes venus pour que la vérité se manifeste. Tu ne peux entrer dans le fond sans respecter la forme. Puisqu’il n’y a pas eu la forme, la loi les condamne. » Me Malicki Ibrahim Maiga, a estimé que Boubacar Yalcoué ne méritait pas d’être devant ce tribunal, parce que ceux qui l’ont appelé ne sont pas connus. Il a indiqué:« Nous avons assuré la défense de M. Yalcoué, poursuivi pour diffamation. On ne sait à l’encontre de qui ? On ne sait pas si c’est le président de la Cour constitutionnelle qui l’a poursuivi, on ne sait pas si ce sont des juges, à titre personnel qui l’ont poursuivi, c’est par voie de citation directe qu’il a été assigné et donc, la partie civile manque de qualité et dès lors que la partie civile manque de qualité, le recours est irrecevable. M. Yalcoué n’a pas à donner des explications sur sa source, donc, nous n’avons pas de doute que, comme dans le dossier de Ras Bath, ce dossier aussi va faire Psschitt». Pour Makan Koné, ancien président de la Maison de la presse, ce n’est pas la liberté de la presse simplement, mais la liberté d’expression qui est en danger, quand on oblige un journaliste pratiquement à dévoiler sa source. Il a ajouté : « C’est la seule question qu’on a posée depuis qu’on est dans la salle : est-ce que vous êtes sûr de vos sources, quelles sont vos sources, est- ce qu’elles sont fiables, c’est qui vos sources ? Alors que c’est la loi même qui nous protège par rapport à la divulgation de nos sources, aucune loi ne nous oblige à divulguer nos sources. La loi protège nos sources. Donc, Il faut qu’on puisse mobiliser par rapport à tout ça. »
B.D. / Canarddechaine.com