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Débats sur l’homosexualité au Mali : Des étudiants les nerfs à fleur de peau
Publié le jeudi 20 decembre 2018  |  L’Indicateur Renouveau
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© aBamako.com par FS
Le Chef de quartier de Daoudabougou visite les écoles publiques de Daoudabougou
Dans le cadre de la rentrée scolaire 2018-2019, le chef de quartier de Daoudabougou à la tête d`une forte délégation s`est rendue dans les école publique du quartier.
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La question de l’homosexualité dans les débats publics et populaires dans notre pays s’est faite par le biais de faits divers, largement relayés par des médias, qui impliquaient une frange influente de l’élite politique et économique du pays. La question longtemps considérée comme un tabou au Mali et en Afrique revient au cœur de l’actualité nationale.

Il n’est pas facile de parler d’homosexualité. Particulièrement dans notre pays encore très à cheval sur certains principes fondateurs de la société malienne. Même dans les milieux a priori ouverts sur le monde extérieur : chercheurs, enseignants de l’Université de Bamako, députés, citoyens dits “cultivés”, on évite soigneusement la question.

Et pourtant, elle est là à nos portes. Même si Bamako n’est pas l’Europe, des symboles impies de la fornication dont parle la Bible, l’homosexualité existe bel et bien dans les Pays aux civilisations anciennes. Dans une société démocratique, la meilleure façon de traiter les problèmes, c’est d’en parler.

Dans les années précédentes, au Mali, la minijupe était bannie et les filles qui la portaient étaient très mal vues. Un arrêté ministériel sous la première et repris sous la deuxième République l’avait frappée d’interdiction. Cette décision n’a pas connu d’abrogation jusqu’à nos jours, mais elle n’expose plus la femme en minijupe à la vindicte populaire. La société évolue et les mœurs avec. Même si nous convenons que les deux problèmes ne se situent pas au même niveau.

Un homme peut-il aimer son camarade garçon ?

La question vaut aussi pour la femme qui aimerait une autre femme. Dans une société où la sexualité est réservée à la reproduction, donc à la pérennisation de l’espèce, l’homosexualité ne peut être acceptée. Elle signifierait stérilité et mort de l’espèce humaine. Pour l’instant, le plaisir n’est pas le but premier de l’acte sexuel, c’est un adjuvant.

Au-delà de la révolte pour l’homosexualité, il y a un acte de conservation, de préservation. C’est ainsi que Lassina Sidibé, qui se fait appeler Sadio, aborde le sujet, en affichant d’entrée de jeu des arguments hautement judéo-chrétiens… Cheveux noirs coupés à ras, moustache et barbe, superbement taillées, forment une couronne autour de sa bouche.

Le rejet de la société :

“Je pense qu’il faut enfermer tous ces homosexuels. Ce sont des malades. Tout député ou ministre malien, qui osera voter une loi afin que notre société reconnaisse l’homosexualité, fera une insulte au genre humain”, explique Moussa Sidibé étudiant à la Fast.

Pour Dieudonné, élève, les homosexuels sont des malades qui, à force de copier le Blanc, deviennent moins que des animaux. “Ils ont perdu la raison. Les animaux sont encore mieux que ces personnes, car je n’ai jamais vu deux chiens ou deux chattes s’accoupler. Les rapports qu’ils entretiennent sont des actes contre nature qu’il faut réprimer avec la dernière énergie”.

Pour certaines personnes, l’homosexualité est le résultat de la dégradation des mœurs face à un système éducatif destructeur qui n’exalte pas les valeurs de notre société traditionnelle et ne fait que pousser les jeunes à consommer aveuglement tout ce qui vient de l’Occident.

“Chaque citoyen doit assumer sa part de responsabilité par rapport à ce phénomène, sinon cela sera un désastre pour notre société et ce, lorsque ces homosexuels profitant de la tolérance et de l’indifférence, vont commencer à réclamer des droits”, affirme M. T.

Selon un sociologue, à travers l’histoire et les civilisations, cette pratique sexuelle a été diversement traitée, parfois valorisée culturellement, souvent détestée et condamnée. “Comme toutes les minorités, les homosexuels ont été traités tout au long de l’Histoire au gré des idéologies, des peurs et des fantasmes, des intérêts surtout de la majorité dominante”, conclut-il.

Adama Diabaté
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