Alors que les répercussions de la situation de Bankass s’envenimaient, les Donzo ont attaqué le village de Birga, le mardi 18 décembre 2018, à 19 Heures 50 MNS. «Les militaires en poste de sécurité dans la localité ont riposté. Et les Donzo assaillants ont fui », nous rapporte notre source.
Depuis l’arrestation de trois des leurs à Bankass, les chasseurs traditionnels dits Donzo se sont rebellés contre l’Autorité de l’État dans le pays Dogon. Ils ont pris pour cible le camp de la Gendarmerie du Cercle de Bankass, le lundi dernier, avec le soutien d’une partie de la population civile. Et, comme si cela ne suffisait pas, le lendemain mardi, aux environs des 20 H (19 Heures 50 minutes précises), selon nos informations, ces Donzo ont élargi leur champ d’attaques en tentant de mettre le feu au village de Birga, à 25 km de la ville de Koro et 28 km de Bankass ville. Il a fallu le professionnalisme des forces armées maliennes en service dans la zone.
«Les Donzo ont attaqué Birga, le mardi 18 décembre 2018, vers 19 heures 50 minutes. Le poste militaire de la localité a riposté. Il y a eu échanges de tirs et les Donzo ont fui. C’était au même moment où les répercussions de la situation de Bankass s’envenimaient. Birga se situe à 25 km de Koro et à 28 km de Bankass. Les Donzo voulaient mettre le village à feu et à sang », nous a confirmé notre source.
Au même moment, à Bankass, toujours selon nos informateurs, les militaires procédaient à des tirs en l’air pour disperser la population civile et éviter un carnage.
«Il faudrait que le Gouvernement prenne des dispositions. C’est inadmissible que les civils tiennent les fusils devant les militaires. Ce n’est pas sérieux. Que le Gouvernement désarme tous ceux qui sont armés. Il faut sanctionner avec la dernière rigueur celui qui sera pris en possession d’un fusil », a préconisé un Habitant local. Et de se demander « le Donzo peut assurer quelle sécurité ? » D’après notre interlocuteur, ce n’est pas possible. Le Gouvernement est seul apte à gérer les conflits inter communautaire. Notre interlocuteur estime encore qu’il est temps de mettre fin à la pratique de détention des armes de guerre par les populations civiles. Cependant, il met en cause l’indifférence des autorités. «Les autorités se la coulent douce à Bamako. Alors que le problème prend la forme d’une gangrène. Maintenant c’est Bankass qui suit Koro. Qui sait si demain, ça ne serait pas le tour de la ville de Mopti ? »
Selon Nouhoum Togo, la source du malheur demeure à Bamako. «C’est Boubèye et ses acolytes qui sont à la base de la crise. Partout où Boubèye est passé, c’est la guerre. C’est Boubèye lui-même l’instigateur. C’est lui qui a dit aux Donzo qu’il va les acheter des motos lorsque leurs engins ont été brûlés. Il les manipule. Il a aussi promis de les recruter. C’est ce qui est en train d’aggraver la situation. Boubèye et son Président de facto, Ibrahim Boubacar Kéïta, sont responsables de ce qui se passe au pays Dogon. Ils sont incapables de sécuriser les Maliens et leurs Biens. Que Dieu réagisse de leur vivant ! », a déclaré Nouhoum Togo, membre de l’opposition politique malienne.
Selon des sources concordantes, toute la population de Bankass était dans sa maison, le mardi 18 décembre 2018, vers le petit soir. Les victimes de balles perdues avaient été reçues à l’Hôpital régional Somino Dolo de Mopti.