Quelques heures seulement après la levée de son immunité parlementaire, le député Sadi a fait ses valises en direction de la Mauritanie où il séjourne depuis. Un déplacement surprenant qui survient en outre après le « pardon » de son mentor le capitaine Amadou Sanogo à ses concitoyens et à quelques semaines de la présidentielle à laquelle il est candidat.
C’est en effet samedi dernier, après la levée de son immunité parlementaire, vendredi dernier, au même titre que neuf autres députés, que le secrétaire général du parti de la Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Independence (SADI) s’est rendu à Nouakchott.
Rappelons que c’est le gouvernement malien qui a demandé la levée de son immunité parlementaire suite à des soupçons d’assassinat de deux étudiants, de tentative d’assassinat, de coups et blessures, de séquestrations, etc.
La stupéfaction est de mise dans la mesure où le voyageur est également candidat à la prochaine présidentielle du 28 juillet prochain et dont l’ouverture de la campagne est prévue dans quelques semaines.
Plus surprenant encore ! Le voyage précipité du député SADI survient après les remords et le pardon du capitaine Sanogo exprimés au peuple malien. Oumar Mariko, faut-il le rappeler, n’a jamais caché ses amours avec la junte. Il est même soupçonné d’être un des instigateurs du coup de force. Il est d’ailleurs un des membres fondateurs du mouvement populaire du 22 mars (MP22), présumé être la branche politique de la junte.
Nouakchott, selon toute évidence, représente un terreau fertile pour le pro-putschiste malien. Et pour cause. C’est justement à Nouakchott qu’il s’est rendu moins de deux semaines avant le coup d’Etat de mars 2012 au Mali. Il fut alors accueilli par le président Mohamed Ould Abdel Aziz. Et Le revoilà au même endroit, 24 heures après la levée de son immunité parlementaire à la demande du gouvernement malien.