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Le coup d’essai d’IBK le coup de maitre: Soumeylou Boubèye Maiga est l’homme de l’année 2018 au Mali
Publié le samedi 22 decembre 2018  |  Infosept
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© aBamako.com par A.S
Politique: 1er congrès de ASMA
Bamako, le 06 décembre 2014 au palais de la culture Amadou Hampate BA. L`Asma a tenu son premier congrès, sous la présidence de Soumeylou Boubeye Maiga.
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Nommé, à six mois de l’élection Présidentielle, à la tête du gouvernement, après quatre Premiers ministres, Soumeylou Boubèye Maiga est en passe de devenir le meilleur chef du gouvernement de l’ère IBK, en termes de prouesses. C’est en tous les cas, notre conviction à InfoSept d’où son choix comme l’homme de l’année 2018.

Rares sont ceux qui auraient pu parier sur la tenue de l’élection présidentielle à date échue, tant les défis liés à son organisation étaient énormes. Le nord du Mali, particulièrement Kidal était interdit d’accès aux autorités après la visite controversée du PM Moussa Mara. Donc, les populations étaient plus préoccupées par l’instauration de la paix, de la sécurité et du développement qu’à une élection Présidentielle.

Au centre, le péril terroriste a pris une tournure inquiétante avec les conflits intercommunautaires entre Dogons et Peuls. Des zones entières de cette région avaient été désertées par les représentants de l’Etat, Préfets, sous-préfets et tout le personnel administratif et scolaire répondant au nom du Mali. Au même moment, le sud était en ébullition, embrasé par les revendications sociales de plus en plus nombreuses et les récriminations politiques de l’Opposition qui exigeait des élections transparentes et crédibles.
C’est dans cette ambiance empestée que Soumeylou Boubèye a été nommé comme Premier ministre, le 30 décembre 2017.

Les premières actions du nouveau PM ont été la visite au centre et au nord pour aller parler du Mali. A Tessalit comme à Kidal, il a certes entendu des propos très hostiles au Mali, mais il a tenu à transmettre le message du Président de la République. Même tonalité au centre qui est en proie à une insécurité gravissime au relent communautaire. Sa tournée dans cette bande semble sonner le glas de l’absence de l’Etat dans les zones réputées hostiles au pouvoir central où régnait la loi du plus fort. Il a pu calmer les ardeurs des uns et des autres, ne serait-ce que le temps de la tenue de l’élection présidentielle.

Quant à l’épineux processus électoral, Soumeylou Boubéye Maiga n’est pas passé par mille chemins. Il a d’abord imposé son rythme à la classe politique, avant d’indiquer la voie à suivre. Il s’est parfois buté à la farouche opposition d’une frange de la classe politique et a même lâché du lest concernant le fichier électoral, surtout quand le premier qui avait été mis en ligne a fait l’objet de critiques, parfois acerbes, pour avoir renfermé des doublons voir triplons. Soumis à la pression des observateurs internationaux, le gouvernement a ordonné à la DGE de corriger les dysfonctionnements.

Avec un sang-froid olympien, le PM n’a, à aucun moment, fléchi face aux revendications de l’Opposition. Son seul objectif était la tenue de l’élection présidentielle, dont le premier tour était prévu pour le 29 juillet et le second le 12 août. A quarante-huit heures du premier tour, un autre problème a surgi, celui de la procuration, qui, au lieu d’être autorisée conformément à la loi électorale, a fait l’objet d’une utilisation abusive.

L’opposition a demandé d’annuler la décision du ministre de l’Administration territoriale concernant la procuration. En fin stratège politique, le PM a trainé les pieds jusqu’à quelques heures de l’ouverture des bureaux de vote pour écrire au Ministre en charge de l’élection pour qu’il annule sa controversée décision. Cette tardive décision n’a eu aucun impact sur le terrain, car les procurations ont été utilisées à l’emporte pièces. Ce qui a été l’une des causes de la contestation des résultats du premier tour.

La protestation qui a suivi la proclamation des résultats du premier tour a été contenue par les forces de l’ordre. Le second tour a été organisé 72 heures après, et il a donné IBK comme vainqueur.

Ainsi, commença la crise postélectorale. Là également, le PM a joué gros en menant l’opposition à l’usure, lui laissant contester, manifester, pour ensuite prendre la décision d’interdire toutes manifestations dans certaines zones de Bamako. Il a contenu deux manifestations après le décret interdisant les marches. Est-ce l’accalmie avant la tempête ?

Aujourd’hui, au regard des péripéties que le PM a surmontées tout au long de la présidentielle, nous pouvons affirmer que l’homme de l’année 2018 est Soumeylou Boubèye Maiga. Le sera-t-il en 2019 avec toutes les crises qui s’accumulent et surtout sans une véritable offre de l’Etat ? Wait and See.

Youssouf Sissoko
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