Bamako - Le Qatar a fait don de 24 véhicules blindés au Mali, a indiqué vendredi un haut responsable de l’armée qatarie, prémisse d’un renforcement de la coopération entre Doha et Bamako, toujours confronté à la menace jihadiste malgré des années d’intervention internationale.
"Les 24 engins blindés sont destinés à l’armée malienne évoluant dans les zones de mines et d’explosifs improvisés. C’est un début et nos relations dans le domaine militaire vont s’améliorer, pas dans les semaines à venir, mais dans les prochains jours", a déclaré à la presse le général Al Ghaffari, à la tête d’une délégation qatarie reçue à Bamako.
"Il y aura désormais une coopération permanente entre nos armées dans le domaine de la formation, de l’équipement des unités et des échanges entre militaires des deux pays", a poursuivi l’officier supérieur.
"Ce précieux matériel nous permettra d’améliorer la mobilité des nos unités. Ces engins blindés vont améliorer la protection de nos forces contre les embuscades qui sont les modes d’action utilisés par les terroristes", a souligné pour sa part le directeur du matériel de l’armée malienne, le général Moustapha Drabo.
"Par ce geste, le Qatar montre clairement que le Mali fait partie de ses alliés dans la lutte anti-terroriste au Sahel, où Doha sera visiblement plus présent", a commenté Mamadou Samaké, sociologue et enseignant à l’université de Bamako.
Le Qatar est depuis juin 2017 au coeur d’une crise diplomatique sans précédent qui l’oppose notamment à l’Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis, qui lui reprochent entre autres choses de soutenir des groupes islamistes radicaux.
Le 10 avril, l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, a affirmé son rejet de tout soutien au terrorisme lors d’une rencontre avec le président américain Donald Trump.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, à la faveur de la déroute de l’armée face à la rébellion à dominante touareg, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.
Les jihadistes ont été en grande partie chassés du nord du Mali ou dispersés à la suite du lancement en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire, qui se poursuit actuellement.
Cependant, les violences jihadistes ont non seulement persisté, mais se sont propagées du nord vers le centre et le sud du Mali, puis au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits intercommunautaires.