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Mali: 33 Peuls tués par des chasseurs dogons (sources parlementaire, sécuritaire et témoin)
Publié le mardi 1 janvier 2019  |  AFP
Djihadistes
© Autre presse par DR
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Bamako - Trente-trois civils ont été tués mardi matin dans un village peul du centre du Mali lors d’une attaque attribuée à des chasseurs traditionnels dogons, a-t-on appris de sources concordantes.

"Il y a eu 33 morts, des civils, et des blessés" dans le village de Khoul Hogo Peul (centre), a déclaré à l’AFP le député Karim Keïta, fils du chef d’Etat malien Ibrahim Boubacar Keïta, lui-même président de la commission Défense de l’Assemblée nationale. Ce bilan a été confirmé par une source de sécurité.

Selon cette source de sécurité et un témoin, l’attaque avait été menée par des chasseurs dogons. Les chasseurs traditionnels, dits "dozos", reconnaissables à leur tenue et à leurs fétiches, prétendent protéger les Dogons contre les Peuls, alors que le conflit entre les deux communautés s’est exacerbé.

"De nombreuses maisons (ont été) incendiées" dans le village de Khoul Hogo Peul, à 117 km de la ville de Bankass, dans la région de Mopti, principale ville dans le centre du Mali, a précisé le député Karim Keïta.

"Les assaillants sont des hommes armés habillés en tenue de chasseurs traditionnels dozos. (Ils) ont attaqué le village aux environs de 05H00 (GMT et locale) ce mardi 1er janvier 2018. Il s’agit vraisemblablement d’un groupe armé dogon", a affirmé à l’AFP une source de sécurité jointe à Mopti.

"C’est une milice dozo qui nous a attaqués tôt ce matin. Ils étaient tous armés, habillés en tenue dozo. Notre chef de village Moussa Diallo a trouvé la mort dans cette attaque, ainsi que des membres de sa famille, dont une fillette et des vieilles femmes", a indiqué à l’AFP Allaye Yattara, un éleveur
peul du village.

"Seule l’enquête nous permettra de connaître les raisons (de cette attaque). Nous condamnons cet acte criminel", a souligné Karim Keïta, qui a précisé avoir rendu visite mardi à des blessés dans un hôpital de Mopti, ville où il avait passé le réveillon en compagnie de militaires maliens.

Depuis l’apparition il y a quatre ans dans le centre du Mali du groupe jihadiste du prédicateur peul Amadou Koufa, les violences se multiplient entre les Peuls, traditionnellement éleveurs, et les ethnies bambara et dogon, pratiquant majoritairement l’agriculture.

Ces violences intercommunautaires ont fait plus de 500 morts civils en 2018, selon l’ONU.

Amadou Koufa a été tué fin novembre dans une opération militaire française soutenue par l’armée malienne, selon Paris et Bamako.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, à la faveur de la déroute de l’armée face à la rébellion à dominante touareg, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.

Les jihadistes ont été en grande partie chassés du nord du Mali ou dispersés à la suite du lancement en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire, qui se poursuit actuellement.

Cependant, les violences jihadistes ont non seulement persisté, mais se sont propagées du nord vers le centre et le sud du Mali, puis au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits intercommunautaires.

kt/mrb/thm
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