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Les personnes sans-papiers d’Avignon souhaitent en 2019 un logement, une école pour les enfants et des papiers
Publié le mardi 1 janvier 2019  |  Autre presse
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Et surtout la santé ! Mais dans la maison de la réquisition citoyenne à Avignon, les migrants souhaitent en 2019 un logement, une école pour leurs enfants et enfin l'acceptation de leurs demandes d'asile. Ce moment des voeux est aussi douloureux car il ravive le souvenir des viols et naufrages.

En ce moment, tout le monde présente ses voeux. A Avignon, ces voeux sont aussi l'espoir d'une autre vie. Les étrangers sans-papiers d'Avignon souhaitent en 2019 des papiers mais aussi la possibilité d'étudier ou d'inscrire leurs enfants à l'école en France.

Des rêves de papiers... mais aussi des larmes pour commencer l'année
Rue pasteur à Avignon, dans le bâtiment réquisitionné par le collectif Rosmerta, Moussa Sissoko sourit en déjeunant avec Adama. Ces deux mineurs maliens discutent en bambara. Leur premier voeu pour 2019 : "du bonheur et une meilleur vie". Les deux jeunes hommes ont mis un an pour venir du Mali. Moussa Sissoko rêve de devenir boulanger mais ses premiers voeux sont administratifs : "je souhaite des papiers, faire des études, trouver un bon logement" Mais le sourire de Moussa Sissiko s'efface quand il pense à l'autre Zodiac qu'il a vu disparaître dans la Méditerranée : "on a des amis qui sont restés dans l'eau. Que la terre leur soit légère... C'est pas facile d'en parler". Des larmes coulent aussi des yeux de Marie (*). Cette congolaise est sans nouvelles de son mari emprisonné depuis un an après des manifestations en République Démocratique du Congo. Ses vœux sont pour ses trois filles de 4 à 9 ans. Marie souhaite que "mes enfants puissent étudier. Ma vie c'est mes enfants". Marie a enfin retrouvé le sommeil jusqu'au matin à Avignon après les violences et les nuits dans les gares. Elle serre dans sa main la précieuse clé de la chambre fournie rue Pasteur à Avignon par la réquisition citoyenne.

Oublier les viols en Afrique et souhaiter l'asile au pays des Droits de l'Homme
Après la répression des manifestations à Kinshasa, Marie a pris la fuite avec ses trois filles : "nous avons été violé. Nous avons marché plus de 50 km la nuit dans la brousse". Moussa Sissoko souhaite que cette Afrique évolue : "il faut que l'Afrique change. Si le Mali propose du travail, on ne pensera pas à sortir du pays pour venir en Europe". Marie espère que "le Congo ira de l'avant et en finira avec la souffrance, les tueries et les viols". Bénédicte, 9 ans, joue avec ses tresses et confie dans un sourire que son voeux pour 2019 est "d'aller à l'école, de se faire des amis et d'arrêter de trop voyager". Bénédicte demande comme sa maman un changement politique en 2019 : "que dans mon pays, on arrête de tuer les gens, les enfants, les femmes". Sa petite sœur Gloria souhaite la fin de l'errance : "qu'on trouve une maison. Si on a une maison, on serait pas toujours chez les gens". Marie, leur maman, formule dans un soupire le même voeu pour 2019 "comme ici il y a un peu les Droits de l'Homme, je souhaite que l'Etat français puisse me garder avec enfants et que mes filles puissent étudier."

Le collectif Rosmerta a déjà pris contact avec une école d'Avignon pour réaliser le vœux de Bénédicte et trouver à la fillette une place en classe, un an après son difficile départ de la République Démocratique du Congo.

(*) Les prénoms de Marie et de ses filles ont été modifié à leur demande car leur époux et père est probablement détenu à Kinshasa.
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