Alors que l’association Tabital Pulaku accuse le pouvoir central d’avoir armé des milices contre la population au centre du pays, le mouvement d’autodéfense Dan Nan Ambassagou condamne ces actes et les qualifie de barbaries. Le gouvernement, par la voix de son porte-parole, Amadou Koïta, annonce des mesures fortes. Déjà, on apprend l’arrestation de sept suspects par les Famas.
Mardi 1er janvier, des hommes armés habillés en tenue de chasseurs traditionnels (dozos) ont attaqué le village de Koulogon-Peulh cercle de Bankass aux environs de 5 h du matin. Selon le communiqué officiel, 37 morts ont été enregistrés et plusieurs blessés, tous des civils. Aussi, de nombreuses habitations ont été incendiées par les ravisseurs.
“C’est une attaque à caractère communautaire dans la région de Mopti”, qualifie le gouvernement. Avant de confirmer qu’elle a fait 37 morts sur le village peul de Koulogon, Commune de Koulogon-Habé, dans le cercle de Bankass. “Selon les premiers témoignages, des hommes armés habillés en tenue de chasseurs traditionnels ont attaqué le village aux environs de 5 h du matin, ce mardi janvier 2018. Outre les 37 morts enregistrés, tous des civils, le bilan fait état de plusieurs blessés et de nombreuses habitations incendiées. Dès que le gouvernement a été informé de cette grave situation, il a ordonné le déploiement dans le village attaqué et ses environs d’un détachement des éléments des forces armées et de sécurité, afin de sécuriser la zone.
Des ratissages sont également en cours en vue de procéder éventuellement à l’arrestation des auteurs de ces crimes ignobles, qu’aucun antagonisme communautaire ne saurait justifier. Le procureur de la République de Mopti a été saisi aux fins de diligenter des enquêtes. D’ores et déjà, le gouvernement donne l’assurance que les auteurs de ces crimes seront punis avec toute la rigueur de la loi et appelle l’ensemble de communautés de la zone centre au calme. Une délégation mandatée par le gouvernement s’est rendue dans le village endeuillé. La fermeté du gouvernement contre tous ceux qui créent l’insécurité est permanente et sa détermination sans faille. Le gouvernement réaffirme son engagement de poursuivre le processus du désarmement, démobilisation et réinsertion et le processus de dialogue intercommunautaire…”
Ces témoignages sont soutenus par le mouvement d’autodéfense Dan Nan Ambassagou au pays Dogon qui fait savoir une attaque commise par des individus armés sans donner plus de précisions sur la nature des assaillants. Dan Nan Ambassagou est revenu sur le bilan lourd. “Le mouvement d’autodéfense Dan Nan Ambassagou au pays Dogon condamne cet acte barbare commis par les ennemis de la paix. Le mouvement d’autodéfense Dan Nan Ambassagou au pays Dogon apporte par le présent communiqué un démenti formel sur les informations qui circulent dans la presse précisant que les assaillants sont des éléments du mouvement d’autodéfense Dan Nan Ambassagou.
A cet effet, il informe l’opinion nationale et internationale que Dan Nan Ambassagou n’est impliqué ni de près ni de loin dans cette action visant à déstabiliser le pays. Il rappelle enfin que depuis la signature de l’engagement du cessez-le-feu unilatéral, signé en septembre 2018, tous les combattants du mouvement Dan Nan Ambassagou sont cantonnés dans leur base et depuis quelques semaines le mouvement s’est engagé dans le processus du désarmement démobilisation et réinsertion (DDR) du gouvernement du Mali”, précise un communiqué signé par le chef d’Etat-major général du mouvement d’autodéfense Dan Nan Ambassagou, Youssouf Toloba.
Pour l’association Tabital Pulaku, l’Etat est le garant de la sécurité. En aucun cas, notre sécurité ne doit être sous-traitée à des milices. A la faveur d’une rencontre élargie hier à Bamako, Tabital Pulaku prend le gouvernement pour responsable de la détérioration de la situation sécuritaire.
Aux dernières informations, le Gouvernement annonce l’arrestation de 7 suspects.