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Plus de 2.260 migrants sont morts en tentant de traverser la Méditerranée l’an dernier
Publié le jeudi 3 janvier 2019  |  AFP
Migrants
© aBamako.com par A.S
Migrants rapatriés d’Algérie
Bamako le 10 aout 2016 424 jeunes rapatriés d’Algérie sont arrivés à l’école de Sogoniko
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Paris, - Des arrivées en baisse, mais plus de 2.260 morts:
la Méditerranée est restée l'an dernier la voie maritime la plus meurtrière
pour les migrants, selon le HCR qui a appelé les pays européens à "sortir de
l'impasse".

Un total de 2.262 migrants sont "morts ou portés disparus" en tentant de
traverser la Méditerranée en 2018, contre 3.139 l'année précédente, selon les
chiffres publiés par le Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR) sur son
site internet.

Du côté des arrivées, 113.482 personnes ont traversé la mer pour gagner les
côtes des pays méditerranéens en 2018, en forte baisse par rapport à l'année
précédente (172.301).

A ces chiffres, il faut ajouter quelque 6.700 personnes enregistrées dans
les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla en territoire africain, mais qui
n'ont pas traversé la mer: au total, 120.205 migrants sont donc arrivés en
Europe l'an dernier.

Ces chiffres marquent une chute drastique par rapport au "pic" de 1,015
million d'arrivées en 2015, au coeur de la crise des réfugiés. Mais pour les
décès, la baisse est moins marquée: il y avait alors eu près de 3.800 morts.
En proportion, la mortalité a d'ailleurs un peu augmenté en 2018 par
rapport à l'année précédente.

"La Méditerranée est depuis plusieurs années la voie maritime la plus
meurtrière au monde pour les réfugiés et les migrants, avec un taux de
mortalité qui a fortement augmenté", s'est inquiétée la porte-parole du HCR en
France, Céline Schmitt, dans une déclaration à l'AFP.

"En 2019, il est essentiel de sortir de l'impasse actuelle et de mettre fin
à des approches au cas par cas, c'est-à-dire bateau par bateau, pour savoir où
débarquer les passagers secourus", a-t-elle ajouté, en plaidant pour un
"mécanisme régional de débarquement".

L'année 2018 a été marquée par une crise diplomatique entre pays européens
autour de l'accueil des réfugiés, notamment après que le gouvernement italien,
au fort discours anti-migrants, a fermé les ports aux bateaux humanitaires cet
été.

- L'Espagne en première ligne -

Alors que la voie principale de migration passait jusque là par la Libye et
l'Italie, l'Espagne est ainsi redevenue l'an dernier la première porte
d'entrée en Europe, avec 55.756 arrivées par la mer (contre 22.103 en 2017).

Cette tendance pourrait se poursuivre puisque les garde-côtes espagnols ont
indiqué mercredi avoir porté secours à 401 migrants au cours des deux premiers
jours de 2019.

De son côté, l'Italie a enregistré 23.371 arrivées, en chute libre par
rapport à 2017 (119.369), et la Grèce 32.497.

En 2018, le premier pays d'origine des migrants était la Guinée (13.068
personnes), suivi du Maroc (12.745) et du Mali (10.347). La Syrie n'était que
le quatrième pays d'origine des arrivants, suivie de l'Afghanistan et de
l'Irak.

Autre conséquence, plusieurs navires humanitaires ont été contraints
d'errer en Méditerranée depuis l'été, faute de savoir où accoster. Chaque
situation s'était débloquée avec un accord trouvé dans l'urgence entre pays
européens pour la répartition des réfugiés.

En ce début 2019, deux navires d'ONG allemandes transportant 49 migrants
ont reçu l'autorisation de s'"abriter" dans les eaux maltaises. Les Pays-Bas
se sont dits prêts à accueillir une partie d'entre eux, "à condition que
d'autres pays européens fassent de même".

Mais les navires humanitaires, qui dénoncent des entraves croissantes à
leur action, sont de moins en moins nombreux: début décembre, Médecins sans
frontières (MSF) et SOS Méditerranée ont dû mettre un terme aux opérations de
leur bateau l'Aquarius.

MSF avait alors pointé la responsabilité des gouvernements européens dans
les décès en Méditerranée, "en soutenant les garde-côtes libyens pour
intercepter les personnes en mer".

Au large de la Libye, une vaste zone est aujourd'hui placée sous la
responsabilité de garde-côtes libyens, dont le niveau de formation et
d'équipement est régulièrement dénoncé côté ONG.

"Nous réitérons notre appel à la communauté internationale pour qu'elle
lutte contre les causes profondes des déplacements et les facteurs qui forcent
les gens à entreprendre des voyages de plus en plus dangereux et périlleux", a
rappelé Mme Schmitt.
cg/blb/lp/avz

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